Né en 1944 à Darsalam, à Bamako, Ntji Diakité est un administrateur culturel qui n’est plus à présenter dans le monde de la culture malienne. Il fit ses études primaires à l’école du camp de garde de Tomikorobougou à Bamako.

Lorsqu’en 1962, le Haut-commissariat de la jeunesse sous le régime de Modibo Kéita a eu l’idée de revaloriser le patrimoine culturel malien en instituant des concours entre les pionniers des quartiers de Bamako en théâtre, chant et danse et dont les finales se jouaient dans la salle du combattant sous l’œil vigilant du président Modibo Kéita, l’homme a embrassé l’art et la culture.

« Le régime de Modibo Kéita militait pour les valeurs qu’on recherchait. Dans les régions, partout où on pouvait trouver des jeunes valeureux, on leur faisait appel afin qu’ils puissent travailler dans le cadre d’une revalorisation générale de la culture. C’est ainsi qu’à Darsalam, je m’occupais de tout ce qui est théâtre, sport et athlétisme. C’était chez moi qu’on retrouvait les jeunes », explique-il.

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Dans les mêmes années 1962, Ntji Diakité se spécialise dans la chorégraphie. Il est repéré par le Haut-commissariat de la jeunesse qui faisait office du ministère de la Jeunesse, des Sports, des Arts et de la Culture.En 1966, il fut envoyé en Union soviétique pour une formation de perfectionnement en chorégraphie.

Au retour, notre administrateur culturel commença à travailler au Haut-commissariat de la jeunesse à Ségou en tant qu’animateur de jeunesse. Les jours passent, l’homme devient plus prometteur. Ainsi en 1978, il a été nommé directeur du Carrefour des jeunes où il a fait un an avant d’être propulsé directeur régional de la jeunesse, des sports, des arts et de la culture lors de la création du district de Bamako.

Il fallait donner une autre dimension d’expression culturelle et artistique pour regrouper tous les talents du pays: la biennale sportive.

En tant que spécialiste en chorégraphie, on ne pouvait se passer de lui. Le département l’a alors choisi et l’a envoyé à Mopti comme directeur de la jeunesse, des sports, des arts et de la culture pour l’organisation de la Biennale nationale. A son retour de Mopti, il a été nommé directeur du Ballet national en 1982.

Une formation nationale qu’il conduit avec succès dans plusieurs pays comme les Etats-Unis, la Chine, la Corée. Après 12 ans à ce poste, l’administrateur culturel a été admis à la retraite en 2000 avant d’être décoré par l’Etat, chevalier de l’Ordre national du Mali. Il a été un des principaux acteurs qui se sont investis pour la reprise de la Biennale artistique et culturelle, en témoigne l’édition spéciale Bamako 2017 : « Nous avons lutté pour que la Biennale soit reprise. Ce n’est pas pour rien. La biennale est un facteur d’union, de cohésion, d’entente et de brassage. Vous avez vu tout ce monde ? Les gens sont très contents. Ils s’embrassent, ils s’en lâchent. C’est ça le Mali », se réjouissait-il lors de la Biennale artistique et artistique, édition spéciale Bamako 2017

Après cette retraite, Ntji Diakité a formé une association culturelle dénommée l’association culturelle Domba  qui organise un festival de percussions et de danses. Ntji est aujourd’hui également à la disposition de beaucoup de jeunes de l’INA et souvent même des privés qui viennent le consulter.

« Notre rôle, c’est de pouvoir aider les jeunes à se ressourcer à travers des conseils pour qu’ils puissent réussir dans la vie artistique et culturelle ».

Contrairement au proverbe d’Amadou Hampâté Ba, qui disait qu’en Afrique « un vieillard qui meurent est une bibliothèque qui brûle », l’administrateur culturel Ntji Diakité entend tout transmettre avant l’ultime.

Ousmane Sagara     

L’Indicateur du renouveau du 19 octobre 2018

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