Démarrage du DDR avec « incertitudes d’efficacité sur le terrain » selon des observateurs.Le lancement officiel du programme accéléré du Désarmement, Démobilisation et Réinsertion (DDR) s’est déroulé ce mardi 6 octobre à Gao. Pendant ce temps, les groupes armés ont fait part de leurs inquiétudes dans une lettre envoyée ce week-end aux autorités. Alors que les responsables rassurent sur l’attribution des grades à accorder aux ex-combattants, d’autres équations restent à résoudre.
Parmi les inquiétudes des chefs d’état-major des groupes armés, il y a celle des grades attribués aux anciens combattants qui seront intégrés dans l’armée régulière. La Coordination des mouvements de l’Azawad et la Plateforme souhaitent que leurs éléments conservent les mêmes.
Les questions de solde et d’indemnisation des anciens combattants s’ils venaient à être tués ou blessés sur le théâtre des opérations, demeurent aussi une autre préoccupation essentielle des groupes signataires de l’accord pour la paix et la réconciliation. Ainsi les membres de la Commission nationale DDR se sont concertés hier à Gao pour trouver une solution rapide à ces différentes doléances. Selon le président de la Commission nationale DDR, Zahabi ould Sidi Mohamed, « des réponses seront trouvées, car tout le monde veut que le désarmement commence ».
Ce programme est réservé aux 1600 anciens combattants des groupes signataires issus du Mécanisme Opérationnel de Coordination, MOC. L’objectif est de rendre leurs armes pour intégrer l’armée régulière. Cette intégration est subordonnée à certains critères dont l’âge requis, la qualification, l’expérience militaire et le niveau d’études. Ceux qui ne remplissent pas ces critères bénéficieront d’un programme de soutien à la réinsertion dans la vie civile.
Selon des nombreux observateurs, ce démarrage de l’opération de désarmement, démobilisation et réinsertion des combattants devra sans nul doute booster la mise en œuvre de l’accord pour la paix.
Selon eux, le début des opérations de DDR n’aura aucun impact immédiat sur la stabilité du pays. Aussi, pensent certains analystes, que les différents grades d’officiers concédés aux ex-combattants des groupes armés peuvent créer des tensions internes capables de ralentir l’effectivité du processus et le retour de la paix et la sécurité.
Studio Tamani
L’Indicateur du renouveau du 08 Novembre 2018