Dans la cour du Groupe scolaire Sory Diakité de Hamdallaye, le bourdonnement des écoliers maintenus en salle par la direction, la désertion de l’entrée de l’école par l’armée de vendeuses de sandwich et de friandises ne laissent point de doute quant à la particularité de ce jour.

Les syndicats d’enseignants mettent en exécution une grève dont ils avaient publié fin décembre le préavis. Plusieurs revendications ont été exprimées : octroi de la prime de documentation et  la prime de logement qui sont la tête de liste des dix revendications qui ont conduit les syndicalistes à cesser le travail.

Les négociations ayant été vaines, la grève a donc eu lieu et certaines administrations scolaires avaient du pain sur la planche à l’instar du Groupe scolaire Sory Diakité. Il est 8 h 30, ici la quasi-totalité du personnel enseignant est en grève. Mais pour la direction pas question que les écoliers retournent tout à fait bredouille à la maison. « Ce sont les enseignants qui sont en grève, pas élèves ! » essaie de nous convaincre le directeur dudit groupe scolaire Mahamadou Kéita.

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Submergé ce matin par le vide laissé par les grévistes, ayant pour toute aide un enseignant en plus de la directrice adjointe dudit groupe, M. Kéita insiste pourtant à occuper des centaines d’écoliers difficilement « gouvernables » ce matin. Seuls trois à gérer une vingtaine de salles, ces enseignants gagneront difficilement leur pari. Sans aucune surveillance, car les trois enseignants ne pouvant être dans toutes les classes en même temps, des chamailleries éclatent dans certaines classes.

Dans la cour, on peut observer la lassitude du seul enseignant opérationnel : sans même écouter, il vient de renvoyer systématiquement en classe deux écoliers venus solliciter son jugement à propos d’une histoire de règle (dont ils se disputent la propriété). Cette grève à laquelle participent de nombreux syndicats paralysent aussi l’enseignement supérieur.

A l’ombre du grand neem (Mali Yirinin) qui se tient devant sa famille, à Hamdallaye,  Mohamed a pris l’habitude de parcourir les pages de ses cahiers de leçon. Il est étudiant en langue : allemand-anglais. S’il s’apprête pour les examens qui devaient se tenir trois jours plus tard, l’incertitude de l’examen liée à la grève assoupit son projet de révision.

Mohamed révise dans l’incertitude, mais, pour lui, si les examens ne se tiennent pas dans le délai, certains élèves pourraient en tirer profit pour réviser davantage.

Ben Bassirou Diakité

Le Focus du 14 janvier 2019

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