La Coopérative veut tisser le chemin d’une nouvelle politique culturelle au Mali en mutualisant les ressources afin de donner aux artistes des moyens durables de création et de diffusion.
Vendredi 18 janvier 2019, la Coopérative, dirigée par Lamine Diarra, directeur de la Compagnie Kuma Sô Théâtre, a organisé une cérémonie de levée de fonds pour le projet, une initiative innovante pour redorer le blason de la culture au Mali.
Loin d’être dans l’utopie, « Le Fil » veut inscrire l’art et la culture comme piliers d’un nouveau projet de développement sociétal au Mali et valoriser l’imaginaire et le questionnement artistique comme fondement de l’éveil des consciences.
L’idée émane de la volonté de deux férus de culture : Lamine Diarra, directeur de la Compagnie Kuma Sô Théâtre, et Daouda Kéita, directeur de la Compagnie Famu Danse. Tout est parti d’un désir commun, celui d’implanter une structure de formation, création et diffusion artistiques dans l’ancien cinéma El Hilal de Médina-Coura. Ils se sont fait accompagner par deux complices artistes : Abdou Ouologuem, plasticien et scénographe, et Amsatou Diallo, photographe et directrice d’Art au Féminin, qui nourrissaient le même rêve. Cela se passe en 2017. Très rapidement, la Coopération suisse s’intéresse au projet et décide d’accompagner la création et le développement de ce qui deviendra la Coopérative malienne d’artistes « Le Fil ». Le Cinéma El Hilal reste un rêve, mais l’ambition demeure : fin 2018, l’association est créée et invite Acampa, structure d’appui à la gestion de projet culturel dirigée par Annabel Debakre, à rejoindre l’aventure. Ainsi se tisse « Le Fil ».
Il ambitionne de répondre à la nécessité de mutualiser les ressources afin de donner aux artistes des moyens durables de création et de diffusion, accompagnés par une équipe administrative compétente. « Nous voulons créer un lieu ressource pour un plaidoyer vivant, tissant le chemin d’une nouvelle politique culturelle au Mali, un lieu ouvert sur son quartier pour l’émergence d’une vocation de public », précise Lamine Diarra, ajoutant que le projet se structure autour de quatre piliers (l’administration et la gestion, la création et la diffusion en arts plastiques, arts visuels, théâtre, danse, la recherche et la formation, la citoyenneté et le plaidoyer culturel).
Pour atteindre les objectifs, la compagnie a donc besoin d’être soutenue et accompagnée. « Nous avons besoin de l’appui de tous pour relever le challenge. Notre culture a aujourd’hui besoin de cet espace, un cadre propice pour promouvoir l’économie de la culture et faire profiter aux Maliens les délices de notre culture », lance Rokia Traoré, présidente du conseil d’administration de la coopérative.
Déjà, » Le Fil » est porté par un partenaire clé du développement et la promotion de la culture malienne. Il s’agit de la Coopération suisse. Il réunit des acteurs majeurs de la culture malienne dont l’ancien directeur du Conservatoire, Idrissa Oumar, Samuel Sidibé, Aminata Konaté. Le tout chapeauté par une gouvernance rassurante car, « Le Fil » est animé par un comité de pilotage mixte : direction, société civile, conseil communal, partenaires techniques et financiers.
Sory I. Konaté