Malgré la possession de la carte consulaire, des Maliens de l’extérieur sont forcés par nos forces aux postes frontaliers au paiement d’une somme allant de 1000 à 2000 F CFA sans reçu. Ce comportement déplorable de certaines forces de l’ordre et de sécurité commence à agacer nos compatriotes vivant à l’étranger.
Pour réduire les tracasseries routières dans la zone Uémoa, les autorités des différents pays membres ont décidé de prendre de nouvelles mesures. Parmi celles-ci, la directive n°8/2005CM/Uémoa du 16 décembre 2005, la décision n°15/2005/CM/Uémoa du 16 décembre 2005 portant modalités pratiques d’application du plan régional de contrôle sur les axes routiers inter-Etats de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uémoa) et l’arrêté interministériel n°3314/MET-MSIPC-MF-MEA-MA-MEIC-MATCL-SG du 26 novembre 2008.
Les dispositions pertinentes de la directive n°8/2005CM/Uémoa du 16 décembre 2005 relative à la réduction des points de contrôle sur les axes routiers inter-Etats de l’Uémoa, de la décision n°15/2005/CM/Uémoa du 16 décembre 2005 portant modalités pratiques d’application du plan régional de contrôle sur les axes routiers inter-Etats de l’Uémoa et de l’arrêté interministériel n°3314/MET-MSIPC-MF-MEA-MA-MEIC-MATCL-SG du 26 novembre 2008, limitent les autorités de contrôle sur les axes inter-routiers à la police, les douanes, la gendarmerie nationale, les eaux et forêts, les services de contrôle sanitaire, phytosanitaire et zoo sanitaire.
L’article 8 de la directive précitée dispose que les contrôles routiers aux postes de contrôle doivent se faire selon les prescriptions en vigueur sur un site unique regroupant les administrations.
Mécontents de cette réduction des postes de contrôle, certains porteurs d’uniformes se vengent désormais sur des voyageurs et plus particulièrement des Maliens vivant à l’étranger. Les postes les plus réputés sont les postes de Zégoua, Hérémakono (Sikasso), Bougouni et Diboli (Kayes). Le passage à ces postes est devenu un véritable calvaire pour nos compatriotes de l’étranger.
Selon un Malien vivant en Côte d’Ivoire, nos forces de l’ordre n’ont aucun respect pour leurs compatriotes : « J’accepte que les Ivoiriens nous harcèlent dans leur pays, mais une fois au Mali, notre pays avec nos cartes consulaires, on nous exige de payer une somme de 2000 F CFA chacun sans aucune raison. Les forces de l’ordre et de sécurité ne regardent rien, seul l’argent les intéresse. Je pense que c’est énervant et révoltant que cela nous arrive dans notre propre pays, même les Ivoiriens qui voyagent avec nous rient de nous. Je demande aux autorités de mettre fin à ça. On souffre… »
Du côté de Hérémakono dans la région de Sikasso ou de Diboli dans la région de Kayes, les voyageurs maliens ne diront pas le contraire. Malgré la réduction des postes de contrôle, la tracasserie va crescendo. Les plus hautes autorités sont interpellées pour mettre fin à ces comportements qui n’honorent pas non seulement notre pays, mais aussi nos forces de l’ordre et de sécurité.
Des sanctions devraient tomber contre les fautifs, car nos compatriotes qui affrontent des diables et des monstres à l’extérieur, ne méritent pas ces traitements chez eux au Mali.
Y. Doumbia
L’Indicateur du Renouveau du 6 février 2019