Une affaire d’argent mal négociée a poussé plusieurs ministres de l’équipe gouvernementale précédente vers la sortie. Retour sur une course à l’enrichissement qui a tourné au règlement de comptes.

La surprise était de taille après le départ de plusieurs ministres du gouvernement SBM I. Des membres du gouvernement connus pour être des proches du président de la République ou en qui IBK avait une grande confiance ont pris la charrette.

Au nombre de ceux-ci, on peut citer : Tiéman Hubert Coulibaly (Affaires étrangères), Mohamed Ali Ag Ibrahim (Développement industriel), Abdoul Karim Konaté dit Empé (Commerce et Concurrence), Mohamed El Moctar (Réconciliation nationale), Younoussa Maïga (Justice), Traoré Oumou Touré (Promotion de la femme), Baber Gano (Promotion des investissements), Malick Alhousseini (Energie et Eau), Sidiya Sissoko dit Kalifa (Urbanisme et Habitat). Au cas par cas, ils ont à un moment donné eu maille à partir avec des gens pour une histoire d’argent mal partagé.

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Dans cette vague de départs, celui qui a le plus marqué les esprits, c’est Tiéman Hubert Coulibaly. Considéré comme un soutien indéfectible du chef de l’Etat, M. Coulibaly n’a pas bénéficié de ses faveurs au moment de la composition du gouvernement SBM II, il lui est reproché de n’avoir pas investi dans la campagne alors que les moyens ne lui manquaient pas. « Tiéman faisait comme si de rien n’était et n’arrivait même pas à payer son hôtel durant la campagne », affirme une source proche du dossier.  

Malick Alhousseini, précédemment ministre de l’Energie et de l’Eau, ne faisait pas mieux. Il a été absent quand il s’agissait de mettre la main à la poche pour soutenir une simple action de visibilité et s’était en revanche accordé des privilèges exorbitants, en investissant dans son confort personnel. « Malick est un adepte des actions d’éclat. On peut dire que ça lui a réussi mais qu’est-ce qu’il a fait pour le collectif ? Rien du tout », juge notre interlocuteur.

Il était le grand absent de l’ancienne équipe gouvernement. Younoussa Maïga puisque c’est de lui qu’il s’agit avait hérité du poste de garde des Sceaux, ministre de la Justice au pied levé. « Il est très loin de l’argent et ne souhaite pas se mêler des financements des activités occultes », témoigne un cadre de son département.

Réputée très amère vis-à-vis de la première Dame, Oumou Touré ne faisait pas dans la dentelle et refusait de mener des combats sans accompagnement. Alors qu’elle était ministre, c’est son secrétaire général qui faisait office de patron du département. « Dans, ces conditions troubles, elle ne pouvait pas financer une activité politique avec ses frais », selon un leader de la société civile.

Un moment, il était le chouchou du président Kéita. Il, c’est bien sûr Mohamed Aly Ag Ibrahim, ex-ministre du Développement industriel. Son tort, c’est d’avoir fait l’essentiel de ses actions dans la confection de plaques publicitaires célébrant le président de la République et d’avoir voulu créer un réseau parallèle.

Ancien ministre de l’Urbanisme et de l’Habitat, Sidiya Sissoko dit Kalifa, était une sorte de garantie, une pièce de rechange qui n’a pas comblé les attentes. Doté d’un ministère qui a fait des entrées d’argent mais il était resté à la traine. « Kalifa ne partage pas du tout et va jusqu’à parrainer une association et trouve toujours un moyen de dire que les caisses sont vides », explique notre source.

Pour sa part, Mohamed El Moctar avait la malchance d’être à un département qui travaille avec les partenaires. Tout au long de la campagne, il n’a pas voulu s’aventurer dans la création d’un club. Pour le sanctionner, on lui avait coupé les cordons de la bourse. « C’est grave, même l’argent annoncé lors d’une table ronde a été utilisé à son insu », précise une source.

L’argent, les avantages pécuniaires et le mauvais partage ont été en grande partie la cause des départs de ces ministres.

Fatoumata Traoré

Le Focus du lundi 15 Octobre 2018

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