Depuis Lundi 3 septembre, huit étudiants belges séjournent au Mali. Motif: s’inspirer du savoir-faire de l’École supérieure d’ingénierie, d’Architecture et d’Urbanisme (ESIAU) du Mali.

Valoriser les richesses locales et contribuer au développement du Mali. Telle est l’ambition de l’École Supérieure ingénieure, d’Architecture et d’Urbanisme (ESIAU). Et elle fait déjà des émules au-delà de nos frontières.  Ingénieur, diplômé de la Sorbonne, ancien directeur adjoint de l’Urbanisme, Abdoulaye Deyoko promoteur de l’établissement et son équipe sont en train de faire retentir le nom du Mali à l’échelle internationale. Citée en référence sur le continent africain, l’Esiau a reçu cette semaine huit étudiants belges, cinq femmes et trois garçons, venus s’inspirer du savoir-faire malien.

Dans la matinée, ils ont eu droit à une visite guidée au sein de l’Esiau où le directeur de l’établissement, Professeur Abdoulaye Deyoko et Lipem Guy Laurent, étudiant en 3ème année ont expliqué aux hôtes du jour leurs différents projets. Au nombre desquels: le projet hôpital du futur à Kidal en 2038, primée au Sénégal à l’issue d’un concours, la maquette du service Assurance qualité de l’élevage et de la santé animale de l’université de Ségou et celle de la Direction Générale d’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique. Résolument engagée sur la voie de l’innovation, l’Esiau a montré ce jour aux visiteurs belges deux prototypes de séchoir de fruits fonctionnels avec l’énergie  solaire. “Nous avons des idées. Nous ne sommes pas aussi misérables que certains le pensent’’ a déclaré le directeur de l’Esiau Abdoulaye Deyoko.

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“Il n y a pas d’autres voies de développement que celle de la créativité, nous sommes riches. Il nous faut des idées pour l’exploiter. Et à l’Esiau c’est que nous sommes en train de forger des idées avec les jeunes du Mali et des étudiants d’autres nationalité” a-t-il insisté.

Après la visite guidée, cap sur le village de Lassa, situé à une dizaine de kilomètres de Bamako. Ici, Caroll Refabert, paysanne designer de nationalité française a bâti un impressionnant joyau architectural, intégralement fait en pierre. L’endroit sert à la fois aux artistes maliens un centre culturel et artistique. Mais aussi, la propriétaire des lieux y fait du maraîchage urbain, 100% bio. Autrement dit sans produit chimique. Les étudiants belges et maliens ont pris du plaisir à visiter la création architectural, dont une voûte nubienne, des objets d’art, le tout installés dans un environnement sain et très convivial.

La visite s’est achevée dans l’après-midi à l’Ambassade de la Belgique où la délégation a été chaleureusement accueillie. Heureux de l’initiative de coopération entre le Nord et le Sud, l’ambassadeur belge, Adrien Théâtre a rassuré le directeur de l’Esiau de son soutien. Ce dernier après  une brève présentation de son établissement a déclaré que “le développement est la meilleure alternative à l’immigration des jeunes africains”.

Durant leur séjour de quelques semaines les huit étudiants belges, repartis en deux groupes travailleront sur deux importants projets. A savoir les techniques de la permaculture à Djolibani et l’expérimentation  des calebasses dans l’architecture.

“La calebasse est un ustensile traditionnel utilisé régulièrement dans les travaux ménagers. Mais avec la modernité elle est en train de disparaître petit à petit au profit des tasses en fer, en aluminium ou en plastique” a constaté le Dg de l’Esiau, Abdoulaye Deyoko. Et l’idée pour lui, c’est de pouvoir exploiter dans le futur les calebasses  pour la toiture des maisons.

“Si nous réussissons cette révolution architecturale, ça va beaucoup profiter à nos paysans” a-t-il soutenu.

Lassina NIANGALY

Le Tjikan du 5 septembre 2018

 

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