La récente cérémonie d’adieu au directeur des études de l’EMP/ABB a été mise à profit par l’ancien ministre Moussa Sinko Coulibaly pour se défouler. Une posture qui a choqué et à laquelle réagit un stagiaire par la présente lettre ouverte.

Monsieur le ministre,

Veni vidi vici. Comme César venant d’une campagne victorieuse, M. le ministre Moussa Sinko Coulibaly, vous avez pu éprouver un grand contentement de soi à l’issue du pot d’adieu au Colonel François Joseph Calvez, directeur des Études à l’Ecole de maintien de la Paix Alioune Blondin Beye de Bamako, en fin de mission dans notre pays et qui, pour la circonstance, avait souhaité et obtenu que l’ancien directeur général  de l’Ecole que vous êtes, soit l’invité d’honneur de cette cérémonie d’adieu conviviale au cours de laquelle l’officier français devait recevoir la décoration de Chevalier de l’Ordre National du Mali pour services rendus dans le cadre de la coopération.

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Si la République du Mali, par devoir de reconnaissance, a bien voulu rehausser cette cérémonie d’adieu par une décoration, le directeur général ne pouvait en de pareille circonstance qu’accéder à la demande du partant.

Faudrait-il le rappeler, le cérémonial d’une remise de décoration relève entièrement de la Grande Chancellerie des Ordres nationaux. Alors, lorsqu’on donne la parole, parfois à l’encontre du protocole, à l’invité, la bienséance aurait voulu que vous teniez votre rang.

Un tel honneur oblige ! C’est ce que pensaient les participants à la fête. Mais, hélas, quel ne fut leur étonnement, voire la stupeur pour d’autres, d’entendre le parrain Moussa Sinko Coulibaly se lâcher avec insolence décomplexée contre les plus hautes autorités de la République, dans un exercice où le manque de courage le disputait à la déloyauté.

Ce qui, à vos yeux, apparaît comme un morceau de bravoure savamment orchestré, se révèle un triple manquement à l’esprit républicain, à la bienséance et au respect de soi.

 Oui, monsieur le ministre, vous avez manqué à la République en tant qu’ancien ministre et ancien directeur d’une institution internationale ou votre devoir vous recommande de la resserve dans un espace institutionnalisé.

Oui, M. le ministre, vous avez manqué à la bienséance en mettant dans l’embarras, le récipiendaire, les invités, nous les stagiaires et le personnel de cette belle école avec ce ton brutal et agressif en total contradiction avec l’esprit de cette cérémonie d’adieu.

Auriez-vous accepté qu’un invité vienne s’en prendre, au moment où vous commandiez cette institution, à la junte à laquelle votre histoire personnelle est rattachée ? Aviez-vous un agenda caché ?

Enfin, oui, M. le ministre, vous avez manqué du respect à vous-même en manquant du respect à un ainé qui n’a que du respect pour vous.

Ces vidéos qui circulent sur la toile sont un témoignage …..vivant de cette machination que j’espère vous corrigerez en refaisant certainement une nouvelle vidéo pour vous excuser auprès de la République et surtout de tous ceux que vous avez mis dans l’embarras.

L’EMP/ABB n’est ni une estrade, ni une tribune politique et, Dieu soit loué, notre pays reste une démocratie qui vous offre de nombreux autres lieux appropriés d’expression. Il a échappé sans doute à l’ancien directeur général que vous êtes, le fait que cette cérémonie comptait plus de partenaires et amis étrangers ainsi que de frères et sœurs africains que de Maliens pour rester dans une posture de tenue et de retenue.

Nous laisserons le dernier mot au célèbre homme de lettres allemand Johann Wolfgang Goethequi a écrit : « un homme qui observe les règles ne produira jamais rien d’absurde ou d’absolument mauvais ; de même que celui qui se laissera guider par des lois et les bienséances ne deviendra jamais un voisin insupportable… ».

S. Coulibaly Stagiaire

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