Sévèrement critiqué par les internautes sur les réseaux sociaux, spécifiquement Facebook, suite à la publication des images le montrant sur un hippopotame abattu à la date du lundi 4 février, Moustapha Diallo alias ‘’ Farabana Moustapha’’ a décidé de sortir de son silence pour faire la lumière sur cette situation. « Je l’ai fait à la demande de la population et dans les règles de l’art » se défend t-il.
En effet, dans la matinée du lundi 4 février, Moustapha Diallo est apparu en image sur les réseaux sociaux avec un fusil, assis sur un hippopotame abattu. L’image a fait du buzz sur la toile. Les internautes s’indignent et le chasseur a été sévèrement critiqué.
En Tee-shirt rose, apparemment dans son salon, M. Diallo, un réputé chasseur et devin du Mali, résidant à Farabana, une localité située dans le mandé à 20 minutes de Bamako, a balancé vendredi 8 février un enregistrement vidéo d’une dizaine de minutes. Le chasseur visiblement surpris des critiques virulents des internautes à son encontre sur les réseaux sociaux, spécifiquement Facebook, a tenté de calmer les ardeurs en mettant les choses dans leur contexte.
« Que ceux, qui me critiquent, aillent demander aux cultivateurs de la localité pour se rendre compte des dégâts, que causaient cet animal abattu. Je n’ai pas été de moi-même, c’est la population, elle-même qui m’a sollicité, à travers les services des eaux et forêts » déclare le chasseur Diallo.
En connaissance des règles qui régissent la chasse au Mali, Moustapha Diallo, a voulu être plus concret en apportant avec lui les preuves légales de son acte. Dans ses mains, il brandi un carnet de forme rectangulaire, qui lui aurait été délivré par les services des eaux et forêts.
Dans ce carnet, dit-il, le chasseur a clairement édifié sur les animaux, qu’il est autorisé à abattre, de l’éléphant à la colombe. Selon lui, le nombre de ce carnet offert par les services des eaux et forêts dans l’année est connu. « Il coûte 37 000FCFA/unité et ne laisse rien confus au chasseur » a-t-il déclaré.
Ce seul carnet, est-il suffisant pour abattre un animal, de surcroît un hippopotame ? Pour le chasseur de Farabana, la réponse est non ! « Pour avoir accès à l’eau, le chasseur doit se munir d’un autre reçu dans un service des eaux et forêts contre le paiement de 75 000FCFA » a-t-il déclaré.
Selon lui, même avec l’autorisation des services des eaux et forêts, le chasseur sans l’aval des chefs de la confrérie des chasseurs traditionnels ‘’Donso Kountigui’’ et pécheurs traditionnels ‘’ Somono Kountigui’’ du village, ne peut se permettre de tuer quoi que ce soit.
Après avoir souligné, qu’il a bien honoré toutes ces procédures, Farabana Moustapha, a enlevé toute équivoque, sur la localité où l’hippopotame a été abattu. « Il s’agit de Djidian, dans une localité située entre la frontière Mali-Sénégal et non ici à Djicoroni Para » a-t-il spécifié.
Comment l’hippopotame a été abattu ?
Dans cette localité, explique-t-il, le fleuve est partagé entre le Mali et le Sénégal. « Arrivé au village au bord du fleuve, le ‘’Somono’’ qui m’orientait, m’a montré les hippopotames, ils étaient au nombre de sept. Parmi ceux qui dérangeaient les villageois, une seul hippopotame avec ses petits, était du côté malien » a – t – il martelé. Le souhait du ‘’Somono’’ était d’ouvrir le feu sur cette dernière. « J’ai refusé » a-t-il révélé.
En apportant, cette réponse à son guide, le chasseur savait ce qui lui restait à faire pour dénicher du lot, le vrai hippopotame dérangeur. « En tant que chasseur, j’ai fait mon savoir-faire dans l’eau. Suite à cela, l’hippopotame qui dérange le plus est venu avec foudre de la rive du Sénegal vers celle du Mali » a-t-il déclaré, tout en précisant qu’il a attendu le moment idéal pour abattre la bête.
A ce niveau, le chasseur de Farabana a soutenu que l’arme utilisée n’est nullement illégale. A ses dires, le fusil utilisé dans la chasse pour les animaux de poids considérable comme l’hippopotame, est du type 375. Cela, argumente-t-il, est le même dans les pays développés.
De façon très claire, M. Diallo, a insisté sur le fait de la légalité et la légitimité de cette opération du début jusqu’à la fin. « Je l’ai fait à la demande de la population et dans les règles de l’art » a – t-il fait savoir. Et d’ajouter : « Je ne ferais jamais une chose qui peut bafouer la dignité de ma famille ni celle de ma Nation ». Dansôgô !
Par Moïse Keïta
Le Sursaut du lundi 11 février 2019