Emmanuel Macron a définitivement compris que le Mali n’est plus sous les rênes courtes et capricieuses des politiques faibles comme IBK et consorts. Mais c’est surtout la CEDEAO qui a enfin compris qu’elle a échoué pour de bon dans ses manœuvres à imposer l’inacceptable au Mali de Colonel Assimi Goïta.

La lumière est désormais faite totalement. La CEDEAO n’est plus qu’un machin sordide entre les mains d’une France plus que jamais déterminée à garder le Mali et le Sahel dans son scarcelle. Mais les conditions de l’action politico-impérialiste ont changé au Sahel, en tout cas pour ce qui concerne le Mali, d’abord timidement le 18 août 2020, ensuite résolument le 24 mai 2021. L’homme désormais aux commandes du vieux pays a dans ses veines la grandeur des chefs des temps des glorieuses époques. Colonel Assimi Goïta ne se le laisse pas dicter comme à un valet. Goodluck Jonathan, ancien président de la République fédérale du Nigeria et infatigable médiateur dans la crise malienne depuis juin 2020, l’a appris à ses dépens et au grand dam de son organisation. Arrivé au Mali le 21 décembre avec une missive incongrue, il était loin de savoir que les étoiles refuseraient de s’aligner pour bénir le tryptique 21 : 21 décembre 2021, jour d’anniversaire d’Emmanuel Macron, sémillant président de la France, qui a été bien obligé de renoncer à venir au Mali le jour d’avant, 20 décembre, en compagnie de quelques faire-valoir africains pour en imposer aux autorités de la transition malienne, le Colonel Assimi Goïta en premier.

On ignore si en débarquant à Bamako ce 21 décembre, le pauvre Goodluck Jonathan croyait vraiment qu’il arriverait à terroriser le président de la transition, mais il avait accepté quand-même d’être le porteur d’un message insultant l’autorité d’Assimi Goïta et de toute la transition, ce qu’il pouvait naturellement refuser en toute hauteur et en toute responsabilité. Les téléspectateurs maliens ont remarqué que l’audience que lui a accordée au Palais de Koulouba le chef de l’État s’est terminée par un tête-à-tête de 15 minutes. Ce quart d’heure fut le plus humiliant de sa vie puisque le message qu’il a tendu à l’imperturbable Colonel a reçu une fin de non-recevoir catégorique. La CEDEAO exigeait du président de la transition de signer un décret tout prêt rédigé certes dans les officines de la CEDEAO, mais sous la dictée de la France. L’horrible document intimait à Assimi Goïta de convoquer le collège électoral malien pour février 2022, conformément à la volonté de la France et au souhait de ses moutons de Panurge du Mali et de la CEDEAO, sous peine de mobiliser des forces africaines et européennes qui attaqueraient le Mali bientôt à partir du Niger et du Burkina Faso. La réponse du chef de l’État du Mali a été instantanée : le Mali a désormais les moyens de sa défense contre tous les ennemis; il n’a pas peur d’un deuxième ou d’un troisième front contre lui, en plus des terroristes de toutes provenances; par dignité, il ne se pliera plus.

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C’est dépité comme jamais que Goodluck Jonathan quitte Koulouba pour rejoindre son hôtel, puis pour s’envoler du Mali, en refusant tout contact avec des politiciens maliens hostiles à la transition, lesquels sont considérés par lui comme des pétards mouillés, sinon des vauriens.

Tel est le fait. Il reste à savoir si cette malheureuse tentative de la CEDEAO est à classer dans la rubrique des faits divers, dans les annales de l’effrontérie diplomatique ou dans le registre de l’impolitesse à l’égard d’un État souverain. Dans tous les cas, merci à Monsieur le Président Assimi Goïta.

Luc Sidibé

(Correspondance particulière)

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