Après avoir été interpellé le week-end, Ibrahim Ould Handa du Mouvement arabe de l’Azawad (MAA), a été libéré sans que l’on ne sache les charges qui pèsent sur lui.
Participant à une rencontre du Comité de suivi de l’accord (CSA), Ibrahim Ould Handa a été arrêté par la gendarmerie au Cres de Badalabougou, selon des sources proches de la CMA. Si l’on ignore les circonstances et les motifs de son interpellation, l’on sait qu’il a été libéré dans la soirée de dimanche grâce à l’intervention du chef du HCUA, Alghabass Ag Intallah, et Brahim Ould Sadatti.
Pour être plus précis, une source proche de son mouvement nous a confié que le colonel Ibrahim Ould Handa a bénéficié d’une libération effective.
Après son élargissement, Ibrahim Ould Handa s’est confié au site « Nord Sud journal ». « On m’a demandé si j’avais des liens avec les terroristes ou si j’étais lié à une attaque contre l’armée malienne à Léré en 2014 ou encore si j’ai des liens avec les assassins [du commandant du Mécanisme opérationnel de coordination (Moc) de Tombouctou Ndlr] Salem Ould Becki. Je n’ai aucun lien avec tout ça », a-t-il déclaré.
« J’ai été victime d’un règlement de compte. C’est quelqu’un qui me veut du mal et qui était allé raconter n’importe quoi à la SE pour me créer des problèmes », explique le colonel de la CMA.
Qu’est-ce qui explique son interpellation alors qu’il participait à une rencontre du CSA ? S’agit-il d’un début d’une série d’interpellation au sein des groupes armés ? Pour le moment, c’est le silence radio du côté des autorités sécuritaires.
Qui est Ibrahim Ould Handa ? Dans le milieu des groupes armés, il est président comme un officier, un colonel qui occupe le poste de chef d’état-major adjoint de la CMA.
Membre du Mouvement arabe de l’Azawad (MAA), une entité de la CMA. Personnalité de premier plan de ce mouvement, il a été au cœur des négociations ayant abouti au cessez-feu entre les groupes armés et le gouvernement suite aux affrontements de Kidal en 2014.
Son interpellation a créé une peur bleu dans les rangs de la CMA ou l’on a assisté à un véritable tollé. Et tout au long de sa détention, les responsables de la CMA ont multiplié les interventions auprès des autorités.
Face à la tension que son interpellation a causée, notre source précise que le gouvernement a préféré joué à l’apaisement en ordonnant sa libération pure et simple. L’affaire est-elle classée ? Rien ne moins sûr, indique une source sécuritaire.
A.M. C.
L’Indicateur du renouveau du 19 septembre 2018