Après avoir suspendu sa participation au Dialogue national, la CMA vient d’annoncer à mots couverts, son retour dans le processus.
« La Coordination des mouvements de l’Azawad et la plateforme prennent acte du discours du président de la République à l’occasion de son adresse à la nation le samedi 30 novembre 2019 » où il invite les deux parties à reprendre leur participation aux travaux du dialogue national inclusif.
Toutefois, si la CMA et la plateforme n’émettent pas d’objection à un éventuel retour au Dialogue national inclusif, elles renouvellent au président de la République et au Triumvirat que toute discussion relative à la relecture de l’accord doit se faire conformément aux dispositions de l’article 65 qui stipule : « Les dispositions du présent accord et de ses annexes ne peuvent être modifiées qu’avec le consentement express de toutes les parties signataires du présent accord et après avis du comité de suivi« . Ce texte de la CMA explique leur nouvelle prédisposition à prendre part au processus. Cependant, il y a eu un travail diplomatique en profondeur pour les faire revenir. Dans son discours, IBK était revenu sur la nécessité pour tous les acteurs de s’impliquer pour le dialogue. Il avait réitéré sa main tendue. « Nous n’avons aucune raison de nous glorifier d’avoir tendu la main à ceux qui en avaient besoin hier. Mais nous n’avons non plus aucune raison de mordre la main de ceux qui nous tendent les leurs aujourd’hui. L’humilité et la gratitude sont des valeurs de ce pays. Il importe de ne pas les jeter dans le torrent de nos récriminations personnelles« .
La balle est dans le camp de Soumaïla Cissé. Celui-ci s’est dit « non satisfait« de sa rencontre avec IBK qui ne lui a fait aucune offre concrète. Soumaïla Cissé a été démarché par Alpha Oumar Konaré, Moussa Traoré, Mohamed Bazoum et le président Nigérien, dans le but de l’inciter à revenir au dialogue.
Dans les jours à venir, on verra si ces pressions ont porté fruit.
Alexis Kalambry