L’Agence malienne pour le développement de l’énergie domestique et de l’électrification rurale (Amader) compte sur 4 projets en cours d’exécution pour augmenter de 6 %, l’offre solaire.
En marge de la 16e édition de Ségou Art/festival sur le Niger, le Président directeur général de l’Agence malienne pour le développement de l’énergie domestique et de l’électrification rurale (Amader), Mamadou Ouattara a animé une conférence de presse à Ségou.
« Les Projets systèmes hybrides d’électrification rurale et d’énergie solaire pour le développement rural au Mali« sont parmi les 4 projets en cours d’exécution dans le portefeuille de l’Amader.
Le premier travaille sur une expansion de la capacité des Énergies renouvelables (EnR) dans les systèmes existants et nouveaux projets de production et distribution de l’électrification rurale. Le second, vise à alimenter 24 villages à partir de 2 centrales solaires (1 MWc et 1,2 MWc) dans les communes de Saloba (13 localités) et de Sana (11 localités) dans le cercle de Macina (Zone Inter-fleuves).
Les deux autres projets vont appuyer également l’Amader dans le développement de l’accès à l’électricité en milieu rural et périurbain.
En tout, selon le PDG Mamadou Ouattara, l’Amader va donner l’électricité à plus de 200 localités. « Nous voudrons à travers ces projets, favoriser le développement dans ces localités en milieu rural et sédentariser les populations à travers la création d’emplois ». L’Amader veut booster la couverture du taux d’électrification en milieu rural avec ces 4 projets. Pour l’heure, 18 % de la population rurale malienne ont accès à l’électricité. Un taux loin de l’objectif visé dans la politique nationale qui est de 55 %.
« Le taux est timide, l’Amader a commencé en 2003 avec moins de 1 %. A un certain moment, les investissements ne suivaient pas. Si les investissements ne suivent pas, le taux aura même tendance à diminuer »,a souligné M. Ouattara avant d’ajouter qu’avec tous les projets en main, l’Amader compte booster le taux de couverture de l’électricité à 24 % en 2020.
L’Amader, tarif élevé ?
A Ségou, le PDG a apporté des précisions sur les tarifs d’électricité en milieu rural. Supposé être un milieu pauvre, l’électricité y est cédée à un prix élevé, plus qu’en ville, où le Kwh revient à 100 F CFA.
Cette situation est due selon l’interlocuteur, à la libéralisation des tarifs de l’électricité en milieu rural, contrairement au tarif d’EDM qui est contrôlé. Ces dispositions existent dans les textes depuis la création de l’Amader, précise Mamadou Ouattara.
« La raison en est qu’en milieu rural, le tarif est basé sur le coût de la réalisation. C’est-à-dire que l’opérateur monte son projet d’électrification rurale selon la rentabilité cherchée pour le projet qui a un tarif. Ce tarif est supposé refléter le coût de la réalité. Les tarifs vont matériellement être supérieurs à ceux qui sont contrôlés en milieu urbain », précise-t-il. « A un certain niveau on a été obligé de bloquer certains tarifs mais cela nous amène dans une situation qui n’arrange ni l’opérateur, ni la population ni l’Amader ».
A cette contrainte, le conférencier a ajouté l’insuffisance des financements pour pouvoir atteindre l’objectif visé en termes d’électrisation rurale et de projets d’énergie domestique.
Face à la presse, il est revenu sur l’approche utilisée par sa structure dans l’exécution de ses différents projets depuis sa création. Celle-ci est basée sur le faire-faire. Autrement dit ce n’est pas l’Amader, avec son statut d’établissement public à caractère administratif qui va réaliser les travaux et mettre en place une équipe de gestion. « Tout le travail se fait avec des opérateurs privés, des sociétés de droit malien », explique-t-il.
En plus des projets présentés à la presse, d’autres sont en vue pour lesquels la recherche de financement est en cours, a indiqué M. Ouattara pour revoir ces tarifs du milieu urbain aujourd’hui et de pérenniser les acquis.
A l’Amader, les perspectives sont déjà orientées vers les énergies renouvelables. « On est engagé dans la mouvance de transition vers les énergies renouvelables. Il y a même un service qui s’occupe de ce volet. Désormais on ne va plus faire un projet basé uniquement sur le diésel. Au plan national, il y a 4 à 5 gros projets de construction de centrales solaires à Kati, Ségou et Koutiala et Fana… « .
Kadiatou Mouyi Doumbia
envoyée spéciale