Les manifestants ont dénoncé les exactions de ces trois dernières semaines et l’insécurité qui règne dans la cinquième région.
Les dogons de Bandiagara, Bankass et Koro ont organisé hier lundi, trois marches synchronisées dans chacune de ces villes. Cette marche avait pour but de montrer leur mécontentement suite aux propos tenus par le Premier ministre. A la suite du nouveau massacre d’Ogossagou, dont le Premier ministre était allé s’enquérir sur la mémoire des victimes, d’où il a tenu des propos à l’endroit de la milice Dannas Amassagou « de lever les check-points dans quelques zones de ces villes ».
Les populations des trois villes ont répondu massivement à l’appel du Conseil local de la jeunesse de ces trois cercles. Dans leurs les porte paroles du Conseil local de la jeunesse de ces trois villes dénoncent les exactions de ces trois dernières semaines et dénoncent l’insécurité qui règne dans la cinquième région. « La situation sécuritaire au pays dogon se complique de jour en jour nous avons crié, nous avons alerté nous avons dénoncé, nous avons démarché par nos propres moyens, et nous avons même tenu des foras mais jusqu’à présent rien ne va », ont-ils dit.
Dans son intervention, le préfet du cercle de Bandiagara a exhorté les manifestants à plus de retenue tout en martelant que « pour lutter contre le terrorisme, il faut une synergie et la lutte contre le terrorisme ne peut pas être un travail d’une seule personne ».
Les populations se sentent délaissées par l’Etat qui n’arrive pas à les protéger contre les attaques régulières et récurrentes des terroristes, ni d’aller à la recherche des bandits armés, mais curieusement dressés contre les chasseurs qui demeurent les seuls espoirs des communautés face aux agressions meurtrières.
Raison pour laquelle elles se sont mobilisés pour soutenir la milice Dannas Amassagou dans sa quête de sécurisation des habitants de ces trois cercles. Les marcheurs scandent des slogans comme « non à la levée du check-points des Dannas Amassagou pour la sécurisation du Pays Dogon » ou encore ‘’nous appelons à la démission du Premier ministre Dr. Boubou Cissé ».
En amont de ces marches, les dogons résidant à Bamako avaient organisé une marche ce 29 février pour la même cause : la sécurisation du pays dogon par les Famas ou par Dannas Amassagou et ils appelaient à la non dissolution de la milice d’auto défense.
La marche synchronisée de trois cercles sont des signes qui montrent le mécontentement des populations victimes, et aussi un message envoyé à l’endroit des plus hautes autorités.
Ahmed Sagara
(stagiaire)