L’Agence pour la promotion de l’emploi des jeunes (Apej), créée pour soulager les jeunes en quête d’emplois, est devenue la vache laitière de ses cadres. Selon le dernier rapport du Vérificateur général, elle a été victime de retraits non justifiés sur ses comptes bancaires pour un montant total de 3,85 milliards de F CFA, du paiement irrégulier de 450 millions de F CFA à la Société Wari et d’autres mauvaises procédures. Et le nouveau DG, nommé par le ministre Maouloud Ben Kattra, était au cœur du système.

 

Aly Kébé. Ce nom bien vous dot rien ? Et bien faites un tour dans les locaux de l’Agence dans l’ACI ou à l’antenne de Sikasso où il a servi comme coordonnateur régional. Selon les explications des travailleurs de la structure, le gouvernement a commis des « erreurs » en nommant M. Kébé en remplacement de Mahamadou Fofana qui, rappellent-ils, avait lui aussi pris la place de son mentor, Amadou Cissé, qui l’avait propulsé DGA. Les raisons : « Le système continue et l’Agence poursuit sa descente dans l’enfer ».

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En effet, pour sauver l’Agence, le gouvernement devrait plutôt opter pour une nouvelle tête, un cadre compètent et étranger au service et au système instauré depuis années. Mais, au lieu de cela le ministre Ben Kattra a choisi M. Kébé en raison de son soutien à ses mouvements. « Ce n’est pas pour rien que Ben Kattra a choisi Sikasso pour implanter son mouvement fantoche. Il a été financé et soutenu par Aly Kébé qui a servi à deux reprises à Sikasso. Ils ont comploté ensemble pour faire partir les deux précédents DG afin d’obtenir la direction pour M. Kébé », nous révèle une source proche du ministre, très remonté contre le système de gestion calamiteuse instauré à l’Agence et entretenu par le ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle, Maouloud Ben Kattra.

Notons que M. Kébé a intégré l’Apej en mai 2004 en qualité de coordonnateur régional à Sikasso. En février 2008, il est appelé à servir à la direction générale de l’Agence en qualité de chef du département prospection, promotion et évaluation (DPPE).

Nommé ensuite chef du département administration et finances en avril 2010, il est réaffecté à nouveau à Sikasso en fin 2011 comme coordonnateur régional pour la seconde fois. En août 2013, il est rappelé à Bamako à son ancien poste de chef du département administration et finances avant de servir comme expert à l’unité de planification et de suivi-évaluation puis à nouveau chef du département administration et finances à partir de juin 2017.

« Il a traité avec les anciens DG. Il est très cité dans les sales combines. Etant chef du département administration et finances, il a aidé ses prédécesseurs comme Amadou Cissé ou encore Mahamadou Fofana à s’enrichir dans l’illégalité », révèle une autre source.

Pour rappel, le Bureau du Vérificateur général a décelé des manquements dans les opérations de dépenses. Primo, indique le rapport, le directeur général de l’Apej a procédé à un fractionnement de dépenses dans le cadre de l’organisation des Journées nationales de l’entreprenariat jeune en 2014 les dépenses de restauration d’un montant total de 28,24 millions de F CFA ont été réparties en trois achats effectués à travers deux factures et un contrat simplifié auprès de deux prestataires, au lieu de conclure un marché par appel d’offres qui, au regard du montant total, est le seul mode requis.

Pis, il n’a pas appliqué des pénalités de retard dans le cadre de deux marchés de fournitures de véhicules conclus la même année. Il résulte de la comparaison entre les dates de notification et de réception que leur exécution a accusé un retard de 108 jours par marché.

Pourtant, il n’a pris aucune disposition pour appliquer les pénalités exigées selon les termes du contrat établi. Le montant total des pénalités non appliquées s’élève à 8,6 millions de F CFA, une somme qui lui aurait été versée en « clandestinité en toute complicité avec son DAF, M. Kébé », indique notre source. En plus, sur ses instructions, son agent comptable avec les bénédictions de l’actuel DG, au moment des faits DAF, a retiré des comptes bancaires plus de 3 milliards de F CFA qui n’ont jusquelà pas été justifiés.

Il révèle aussi : « L’ancien directeur Cissé, aidé par le DG Aly Kébé, a ordonné des paiements irréguliers. Il a, sans base légale, octroyé au ministère de l’Emploi et de la Formation professionnelle un montant de 13,85 millions F CFA sous forme d’avances. Il a également autorisé le préfinancement du salaire du personnel du Projet jeunes pour un montant de 8,59 millions F CFA. Aucune de ces avances n’a été remboursée. Le montant total de ces avances irrégulières s’élève à 22,44 millions de F CFA ».

A suivre…

Hamidou Koné

Le Focus du Lundi du 06 août 2018 

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