Parti de rien pour se hisser à la tête des meilleurs parcs automobiles du Mali, Sidi Mouctar Dembélé, plus connu sous nom de « Roi 12-12 » ou Bassidi, suscite aujourd’hui un immense espoir chez les jeunes Maliens à travers ses activités économiques, son apport dans l’accompagnement de la jeunesse, mais surtout pour son engagement pour l’essor économique du Mali.

« Plus on gagne de l’argent, plus nous devons partager avec les autres, les plus démunis. Le pays doit profiter de la réussite de tous les citoyens ». Cette philosophie est celui du jeune opérateur économique Sidi Mouctar Dembélé. On est dimanche. Il fait exactement 15h00 GMT. La cours du jeune milliardaire est bondée de monde. Beaucoup de jeunes artistes (rappeurs, griots, comédiens) et d’autres acteurs renommés du showbiz malien sont à Niamana. Ils ont rendez-vous avec le Roi. Il ne s’agit pas d’un prince « né avec une cuillère en or dans la bouche », mais de 12-12, un jeune qui, dès son enfance, s’est lancé dans les affaires et devenu milliardaire. 15h25, il descend de sa somptueuse villa, en rez-de-chaussée trois parkings dans lesquels on retrouve toute une collection de belles voitures dernière génération. Devant sa « Piscine royale », il écoute tour à tour les visiteurs. Tous sont reçus selon l’ordre d’arrivée. « Ma porte est ouverte aux gens, à tout le monde. J’écoute et j’apporte mon soutien. Je ne peux pas tous les aider, mais ceux qui arrivent chez moi, ne retournent pas bredouilles. Je pense que même l‘écoute nourrit de l’espoir », dit-il, souriant tout en précisant qu’il a « horreur des promesses ». « La promesse est une dette à honorer. Je ne promets jamais, mais j’appui quand je jeux. Immédiatement », précise-t-il. A 16h00, c’est l’heure de la prière, Bassidi court vers la toilette et fait ses ablutions. Après la prière, l’audience reprend et la cours se désempli petit à petit.

« C’est comme ça tous les dimanches s’il est à Bamako. De 15h00 à 20h, il reçoit des gens et fait tout pour les rendre joyeux », explique son gardien.

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Une enfance difficile

Natif de Markala, un arrondissement de la région de Ségou, Sidi Mouctar Dembélé s’est très vite engagé pour son développement personnel et celui de ses proches. Elève brillant à l’époque, Sidi se lance dans le commerce. A 12 ans, il revend l’essence dans des bouteilles au marché de Banankabougou.

Courageux et intelligent, quelques années plus tard, Bassidi rejoint l’Aéroport international du Président Modibo Kéita avec du matériel pour le cirage de chaussures. Il devient ensuite monteur de vélos au Grand marché de Bamako.

Plus tard, il s’installe au marché Dabanani. Sidi Mouctar met purement et simplement une croix sur l’école, non sans avoir décroché le certificat des études primaires (CEP).

« Dans l’arrondissement de Markala, mon père donnait la nourriture à plusieurs personnes affamées quand on était tout petit. Il avait deux voitures, un immeuble à Bamako-Coura et beaucoup d’autres maisons à Bamako mais je voulais travailler dur pour avoir la mienne et je l’ai obtenu grâce à mon effort personnel et je prie Dieu pour le repos de l’âme de mon père », dit-il.

Marié et père de quelques enfants, M. Dembélé, a opté pour la vente de véhicules d’occasions en 2006. La même année, il amène huit voitures légères de marques Mercedes, BMW, etc.

Comment le nom Roi 12-12 est venu ?« Quand une vieille dame de passage a vu mes voitures garées dans un parking automobile à Bamako, elle était étonnée. Du coup, elle m’a appelée ‘Denké i bi tanifilà’, en langue française mon fils vous êtes 12 sur 12 ». Illico, le jeune Malien décide de mettre sur les plaques de ses véhicules à vendre 12/12, d’où le nom Roi 12-12. Selon un opérateur économique malien, Roi 12-12 est présentement le jeune le plus riche de Bamako.

Dans une vidéo publiée sur Youtube, Roi 12-12 évoque ses relations avec l’honorable Karim Kéita, fils du président de la République Ibrahim Boubacar Kéita, Amadou Haya Sanogo, l’ex-putschiste et le fils du Chérif de Nioro du Sahel, Bouyé.

« Karim Kéita est un ami. On s’est connu bien longtemps avant que son père ne fut président de la République. Depuis que Katio, comme l’appellent ses proches, est devenu député à l’Assemblée nationale, on s’est vu trois fois. De 2013 à nos jours, je jure que je n’ai jamais bénéficié des largesses, ni de Katio encore moins d’Amadou Haya ou Bouyé. Je n’ai bénéficié d’aucun marché public de l’Etat malien pour me hisser à ce stade », se justifie-t-il avant d’ajouter : « Je ne suis pas un homme politique. Je ne suis ni dans la mouvance présidentielle ni de l’opposition malienne. Mais je suis un commerçant import-export. Je pars là où je gagne, car je cherche de l’argent pour encore réaliser d’autres rêves », souligne-t-il, dans la même vidéo.

Pour réussir, il faut persévérer

« Dans le monde des affaires, il faut avancer avec conviction et armé d’ambitions. On ne doit jamais se décourager », lance l’opérateur économique malien. Pour ce quinquagénaire, la vie, c’est comme un livre dont on tourne chaque jour une page. « Malgré les défis et les difficultés rencontrées, on doit se battre pour ses convictions, être ambitieux et courageux afin de se donner les moyens pour réussir », dit-il, précisant que la vie est une échelle à différent niveau. Nous ne devons pas être pressé, car nous devons nous patienter », indique-t-il.

Des conseils à la jeunesse

Issu d’une famille modeste, il conseille à la jeunesse d’être courageuse et se battre pour réussir. Toujours animé de l’ambition de mieux faire, Roi 12-12 travaille sept jours sur sept et avec le monde entier. « Je travaille tous les jours et partout. Aujourd’hui, Dieu merci, j’ai trois sociétés au Mali dont une société automobile, une société de fourniture bureautique et la société Dembélé la Construction ».

Aussi, dit-il, en France, il a deux sociétés et beaucoup d’autres maisons en son nom ; actionnaire dans plusieurs sociétés dans la sous-région. Il invite la jeunesse à se battre mais aussi à prendre en main son destin, car, dit-il, personne ne peut amener un changement réel sans l’engagement et le courage indéfectible de la personne intéressée.

« Quand vous vous battez, vous allez vous en sortir un jour. Moi je crois en Allah, à la bénédiction de mes parents et je crois au travail surtout le travail bien fait, tôt ou tard, la personne sera récompensée par le Tout Puissant », conseille-t-il.

Sory I. Konaté

30minutes.net

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