Pour une fois, des partenaires réussissent à trimbaler le géant malien du transfert d’argent devant la justice malienne. L’espoir des milliers de Maliens repose ainsi désormais sur les épaules de la justice qui doit dire le droit, rien que le droit.
Le différend qui oppose Orange-Money à certains de ses partenaires sera tranché par le tribunal du commerce de Bamako. Une plainte a été déposée dans ce sens par le collectif des victimes. Suite à cette requête du collectif, Orange-Money, certainement représentée par son conseil, devra comparaître le mercredi 27 mars prochain.
Nos sources rapportent que les faits concernent des résiliations de contrats avec certains partenaires de l’entreprise, ce, après plus de 6 ans de partenariat. L’établissement Orange-Money voudrait réduire le nombre de ses masters. Mais, là où le bât blesse, s’indignent les victimes, c’est que l’entreprise a repris les points de vente appartenant aux masters, avant de les redistribuer à d’autres personnes de son choix.
Selon l’explication des victimes, c’est le réseau qui devait être retiré du circuit d’Orange-Money, et non le master. Cela veut dire qu’on n’est plus grossiste, mais ces points de vente restent toujours valables ; ils ont été attribués à d’autres masters avec qui Orange-Money veut travailler, dénoncent nos interlocuteurs. Dans ce cas, précisent-ils, l’entreprise doit en principe résilier tout le contrat, et non le master. «Il ne faut pas qu’ils nous prennent comme des moutons», clament les victimes.
Elles estiment qu’Orange-Mali a abusé de sa position de dominance pour les spolier de leurs biens, sans un avertissement préalable, encore moins une décision de quelque tribunal que ce soit, mais surtout en violation de la loi sur la protection des données personnelles. N’est-ce pas des faits assimilables à des actes de vol ou de piratage des comptes personnels des partenaires ? En tous les cas, il appartient au juge de dire le droit.
C’est dommage donc qu’une entreprise qui se dit «citoyenne» se permette de piquer les maigres ressources de ses partenaires.
A en croire d’autres sources proches du dossier, à travers cette résiliation « abusive » de contrat, plus de 1000 personnes seront mis au chômage, surtout des jeunes diplômés qui cherchent à joindre les deux bouts.
A suivre !
Tièfing Kanté
La preuve du 11 mars 2019