L’opposition maintient ses reproches alors que le scrutin doit se dérouler dimanche. Certains experts mettent déjà en garde quant à une crise post-électorale.

Au Mali, le fichier électoral fait toujours polémique à moins de deux jours de l’élection présidentielle. La coalition de l’opposition dont le chef de file, le candidat Soumaïla Cissé, annonçait l’existence d’un fichier électoral parallèle, maintient son doute quant à la fiabilité dudit fichier électoral. Elle a d’ailleurs boycotté la rencontre avec les représentants des candidats initiée ce mardi 24 juillet par le ministre de l’Administration territoriale. Lui assure de son côté qu’il n’existe qu’un seul fichier fiable. Une situation de plus en plus inquiétante à l’approche du scrutin du dimanche.

Des bureaux inaccessibles ?

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L’administration du scrutin est assurée par la Commission électorale nationale indépendante, la délégation générale aux élections, et le ministère chargé de l’administration territoriale. En maintenant la pression sur cette dernière structure, chargée du volet opérationnel et matériel, la coalition de l’opposition veut attirer l’attention sur tous ses soupçons. « L’élection est envisagée dans un contexte sécuritaire très difficile déjà », rappelle Baba Dakono, chercheur à l’Institut d’Etudes de Sécurité au Mali.

Pour lui « certainement que les électeurs de certaines localités ne pourront s’exprimer. Et jusqu’à présent il n’y a pas eu de communication pour dire où le scrutin aurait lieu et où il n’aurait pas lieu. Les questions concernant le fichier, les cartes d’électeurs, l’accessibilité des bureaux ou encore la sécurité, sont toutes des questions qui pourraient provoquer des contestations du scrutin. » Mais le chercheur souligne un point positif : « tous les acteurs sont décidés à aller au scrutin ».

Mise en garde pour la période post-électorale

Cette ambiance dans laquelle le Mali prépare les dernières heures d’une élection aussi cruciale que celle de dimanche inquiète Etienne Fabaka Sissoko. Pour le directeur du Centre de recherche et d’analyse politique et économique du Mali, il est impérieux que les différents acteurs s’accordent sur des solutions pour éviter d’éventuelles crises.

« Si nous partons à une élection en rangs dispersés avec autant  de tensions, il faut évidemment craindre une crise post-électorale. » Il évoque la contestation possible des résultats, des manifestations de rues, des boycotts possibles. « Il est de la responsabilité du gouvernement de faire que tous les acteurs soient associés, y compris la société civile s’il le faut, pour se mettre d’accord sur les erreurs à corriger. »

Loin de cette tension, les 24 candidats sont toujours sur le terrain, à la quête de la confiance des électeurs. La campagne prend fin vendredi à minuit.

DW   

L’Indicateur du renouveau du 27 juillet 2018 

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