Selon le Premier ministre du Mali, Soumeylou B. Maïga, le projet de la Loi d’entente nationale ne constituera pas une prime à l’impunité, ni un déni du droit des victimes à obtenir justice dans la mesure où ce projet exclut de son champ d’application les crimes de guerre,  les crimes contre l’humanité, les viols  et tous  les  crimes qui sont réputés imprescriptibles.

« La défense des droits de l’homme n’est pas un jeu de rôle…Dans la défense des droits de l’homme, il n’y a pas d’indignation sélective… Parce que, quand je compare le champ d’application du projet de loi qui est sur la table de l’Assemblée  au champ   d’application d’une  loi qui a été  votée  et   qui porte amnistie des faits survenus lors de la mutinerie de 2012, il y a beaucoup de différences », a comparé le Premier ministre au cours de son intervention à la 23e session de l’Espace d’interpellation démocratique qui s’est tenue le 10 décembre 2018.

Répondant aux organisations des droits humains et à certains partis politiques de l’opposition qui sont contre cette loi, M. Maïga a rappelé que la loi de 2012 amnistie l’homicide  volontaire,  les coups et blessures volontaires, l’enlèvement de personnes, les arrestations illégales, la séquestration de personnes, les viols, l’atteinte à la liberté du travail, l’atteinte aux biens publics, etc.

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« Jusqu’à présent, j’attends toujours des prises de positions contre cette loi-là. Et,   ceux qui nous font aujourd’hui des procès d’intention par rapport à notre loi, je ne les ai jamais entendu se prononcer sur cette loi », regrette-t-il. Il poursuit que lorsque l’on défend les droits de l’homme, il n’y a pas d’indignation sélective.

« Je  considère que les associations qui font profession de défense de droit de l’homme ne doivent pas, pour leur crédibilité, servir de relais ou de refuge à des positions partisanes. C’est ça qui ferait que nous pourrions nous,  en tant qu’État, continuer de respecter les positions qui sont exprimées au nom des droits de l’homme. Mais si nous avons l’impression que ce que les gens ne peuvent pas obtenir ici, ils tentent de l’obtenir là, franchement c’est tort qui est porté à tous ceux qui, de manière sincère, défendent effectivement la démocratie et les droits de l’homme », se désole-t-il.

« Il n’est pas juste de faire croire que l’Etat malien combat telle ou telle communauté »

Par ailleurs, le Premier ministre a profité de l’occasion pour répondre aux organisations de défense de droits humains concernant les « accusations » d’exactions des militaires. Selon lui, chaque fois qu’il y a eu des accusations, les autorités ont pris les décisions qui s’imposent de  manière conservatoire. « Nous ouvert des enquêtes qui s’imposent. Je voudrais dire qu’il n’est pas juste de faire croire que l’État malien combat telle ou telle communauté. L’État malien n’a aucun intérêt à combattre une communauté nationale. Nous combattons les groupes terroristes », a-t-il insisté.

Et de préciser : « ça, je le dis ici et je le dirai partout, nous les combattrons partout où ils vont se terrer. Nous continuerons notre action pour vider les dernières poches dans lesquelles ils essayent de se cacher. En même temps nous ouvrons des   espaces  de dialogue pour tous ceux qui renoncent à la violence ».

Ventant les réussites de l’armée malienne qui, dit-il, sur un théâtre  de  945 000 km  ont mené plus de 100 interventions majeures, sans qu’on puisse les accuser de génocide ou de pré-génocide. « Là aussi, c’est une campagne dont on sait à qui elle peut profiter. En tout cas, ce n’est ni à l’État malien, ni aux citoyens maliens… Ceux que nous combattons, nous imposent une confrontation au milieu des populations.   Et ce ne sont pas des gens en uniforme. Donc, nous allons bientôt voir sur la base de notre centre national de volontariat, comment recruter et former des   personnels civils pour la protection des populations et prévenir les violations   éventuelles des droits de l’homme. Pour sensibiliser et éduquer les populations qui souvent, malgré elles, peuvent se retrouver objectivement complices de certaines situations », a-t-il révélé.

Salimata Tangara

30minutes.net

13 décembre 2018

 

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