Du 12 au 14 décembre 2018, la Fédération nationale des associations et collectifs des organisations féminines du Mali (Fénacof-Mali) a organisé un atelier de formation de 20 jeunes ambassadeurs de lutte contre les MGF au Mali. C’était au Projet jeune de Sogoniko.

« Jeunes du Mali, engageons-nous pour éliminer définitivement les mutilations génitales féminines (MGF) sur notre territoire ». Tel était le thème de l’atelier de trois jours dans la salle de conférence du Projet jeune de Sogoniko. Cet atelier de trois jours était animé par Youssouf Bagayoko du Programme national de lutte contre l’excision (PNLE) et Mme Touré Assétou Touré du projet Sini Sanuman. L’objectif, selon les initiateurs, était de faire passer le message sur les conséquences des MGF sur toute l’étendue du territoire national afin de les éliminer définitivement. Pour la mise en œuvre, deux formateurs ont assuré la facilitation avec l’appui de l’encadrement des jeunes ambassadeurs.

Pour la coordonnatrice du projet, Mme Sow Kadidiatou Togola, les 20 jeunes ambassadeurs auront pour mission de véhiculer le message sur toute l’étendue du territoire pour la survie des filles. « Nous devons arrêter cette pratique ancienne qui met la vie des femmes en danger. Les mutilations génitales féminines font parties des violations les plus répandues et répétées. Elles demeurent trop souvent incontestées sous le prétexte de normes culturelles en vigueur. A cause de l’excision, les femmes sont confrontées a beaucoup de problèmes lors des accouchements, notamment le saignement », a-t-elle dit.

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Des conséquences

Il s’agit, selon les deux spécialistes, de distinguer les conséquences à court terme et les conséquences à long terme qui vont marquer la femme pendant toute sa vie, notamment la douleur, les hémorragies, les infections de la plaie, fractures, la transmission du virus VIH par le partage des instruments de l’excision entre plusieurs fillettes, l’ulcération de la zone génitale, la rétention d’urine, la lésion des tissus adjacents.

Certaines hémorragies et infections peuvent entraîner la mort. Les conséquences à long terme  sont les difficultés à l’accouchement, la sécheresse vaginale qui rend les rapports sexuels douloureux, les kystes, l’abcès, la formation de chéloïdes (…), la lésion de l’urètre entraînant une incontinence urinaire, des règles douloureuses, des conséquences psychologiques et sexuelles.

La cérémonie de clôture était présidée par l’ancienne présidente de la Fénacof-Mali, Mme Sow Oulématou Sow, et Ben Chérif Diabaté, chercheur. L’occasion était bonne pour M. Diabaté de remercier les initiateurs pour cette lutte contre les MGF au Mali qui restent courantes dans notre société. Il a encouragé les jeunes ambassadeurs à prendre le relais pour véhiculer l’information afin de bannir la pratique de l’excision au Mali.

« Soyez très engagés pour cette lutte. On peut abandonner l’excision si on se donne la main. Ce combat n’est pas facile, mais il doit être engagé par le gouvernement malien et tout le Mali en général, car l’excision touche à la sensation de la femme, elle ne respecte plus la règle de l’éducation de la femme. Vous devez faire passer le message sur toute l’étendue du territoire », leur instruira-t-il.  Les ambassadeurs ont promis de s’engager à faire passer le message. « Nous nous engageons à faire véhiculer le message partout où il se doit ».

Adama Diabaté

L’Indicateur du renouveau du 19 décembre 2018

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