Sur les 24 candidats qui ont pris part au scrutin du 29 juillet, 18 émettent désormais des doutes sur la crédibilité de la Cour constitutionnelle, dirigée par Manassa Danioko pour valider les résultats issus de ce scrutin. En conférence de presse mercredi à la Maison de la presse, les 18 candidats se sont appuyés sur les accusations de corruption formulées contre la Cour sur les réseaux sociaux. « Nous demandons instamment le démenti par la Cour constitutionnelle de graves accusations portées contre elle et l’ouverture d’une enquête judiciaire », souligne la déclaration signée par les 18 candidats.
S’appuyant sur ce qu’ils appellent de graves accusations de corruption formulées contre la Cour constitutionnelle qui n’a fait l’objet d’aucun démenti, alors même que Mme le président de ladite Cour est longuement intervenue le 30 juillet 2018 sur les antennes d’une radio locale, 18 des 24 candidats à la présidentielle exigent de la Cour constitutionnelle un démenti et l’ouverture d’une enquête judiciaire.
Les candidats Mohamed Ali Bathily, Soumaïla Cissé, Aliou Diallo, Cheick Modibo Diarra, Mamadou Igor Diarra, Dramane Dembélé, Housseini Amion Guindo, Modibo Kadjoké, Modibo Koné, Choguel Kokalla Maïga, Oumar Mariko, Kalfa Sanogo, Mamadou O. Sidibé, Modibo Sidibé, Mountaga Tall, Mme Djénéba N’Diaye et Hamadou Touré rappellent dans une déclaration que la Cour a émis, dans le cadre du scrutin du 29 juillet un avis dénotant très clairement son manque de rigueur et d’attachement au respect du droit.
Par la voix de Mohamed Aly Bathily, les 18 candidats ont clairement affiché leur volonté de ne pas reconnaitre les résultats affectés par les irrégularités. Dans la même veine, ils ont appelé les observateurs nationaux et internationaux à examiner et à analyser avec la plus grande neutralité leurs observations et critiques.
Parmi les griefs formulés par les 18 candidats figurent l’absence de cartes d’électeur non distribuées dans de nombreux bureaux de vote en violation de la loi électorale, l’utilisation frauduleuse de certaines cartes d’électeur non retirées, le non affichage de listes électorales devant certains bureaux, l’utilisation illégale de procurations dans certains bureaux de vote. Aussi, ils ont relevé le retrait massif de cartes d’électeur par des personnes non titulaires et non habilitées, la corruption et l’achat du vote des électeurs à ciel ouvert, mais aussi le bourrage d’urnes et l’attribution de résultats fantaisistes à des candidats.
Pour terminer, les 18 candidats signataires de la déclaration ont exigé la publication de tous les résultats bureau de vote par bureau de vote et la publication du nombre de procurations utilisé par bureau de vote.
Oumar B. Sidibé
L’Indicateur du renouveau du 02 août 2018