La nouvelle est sur toutes les lèvres dans l’inter-fleuve du Cercle de Ké-Macina ces derniers jours. Un chasseur traditionnel ‘’dozo’’ a été tué à Tabato dans un affrontement l’opposant à à certains de ses confrères le vendredi 24 août dernier.
Selon nos sources, la victime dénommée Tabato Soumaila ou encore Soumaïla djan. L’homme était reconnu pour ses hauts faits d’arme contre les terroristes. Grand de taille et doté d’une protection mystique car invulnérable face aux balles des terroristes, il était très craint dans les milieux des chasseurs dozos. A en croire notre source, c’est cette réputation qui aurait changé l’homme simple en un homme suffisant et orgueilleux. Et du coup, explique notre source, il accordait peu d’importance aux conseils que ses confrères dozos lui donnaient. Comme si cela ne suffisait pas, il se serait opposé à la présence d’une communauté peulh installée depuis fort longtemps dans le village sous l’effet de l’amalgame. Ses confrères dozos auraient tout fait pour lui faire comprendre que tous les peulhs ne sont pas des terroristes et que tous les terroristes ne sont pas peulhs. Mais rien n’y fait. Seul contre tous et sûr de lui, il aurait plusieurs fois agressé ces peulhs avec leurs troupeaux. Des attitudes contraires à l’objectif de la création de la milice des ‘’chasseurs dozos’’ qui se veut protectrice du terroir contre les agressions des ennemis comme les terroristes. Se croyant invincible et suffisant à lui-même, poursuit notre source, il a refusé de répondre à plusieurs convocations de ses confrères dozos lui demandant de faire preuve de retenue.
Le vendredi 24 août dernier, jour de son assassinat, Soumaila Djan, bien armé quitta son fief de Tabato-maraka et se dirigea vers l’autre quartier, Tabato-bambara, un quartier où la confrérie des chasseurs est opposée à ses agissements. Arrivé sur place, nous explique notre source, il commença à proférer des injures contre les habitants de ce quartier. Une attitude qui a provoqué la colère de certains jeunes chasseurs de Tabato-bamanan qui ont décidé de riposter. Soumaïla Djan perdit la vie lors de cet affrontement. L’incident qui a failli être la source d’une tension entre les deux quartiers de Tabato a pu être réglé sans d’autres effusions de sang par le dialogue. Nombreux sont les habitants du village qui ont accusé le défunt d’être à l’origine de cet incident qui lui a coûté la vie à cause de son comportement.
M.D
Le Tjikan du 5 septembre 2018