L’année 2018-2019 a été très secouée par des grèves des enseignants sous l’égide d’Adama Fomba, secrétaire général du (Sypesco). Cette année, pour éviter tout chamboulement et permettre aux élèves de bien suivre les cours, M. Fomba invite le gouvernement à respecter tous ses engagements.
Mali Tribune : L’année 2018-2019 a été secouée par des séries de grève. Au résultat des examens nationaux, nous avons eu un très faible taux de passation, avez-vous des remords ?
Adama Fomba : Non. D’abord, le résultat de cette année reflète plus ou moins l’année scolaire. L’année scolaire a été sérieusement perturbée et les résultats en témoignent. En cela, nous syndicat de l’éducation, nous disons que ce n’est pas de notre responsabilité. C’est la responsabilité de l’État. C’est à l’État de garantir l’éducation à tous les enfants du Mali. Si les enseignants posent un problème, l’État devait trouver tôt les solutions mais il n’a pas souhaité apporter des solutions adéquates et les grèves ont perturbé l’année scolaire. Nous pensons que l’Etat est le seul responsable, non seulement des perturbations, mais aussi des résultats obtenus.
Mali Tribune : Où en sommes-nous avec le protocole d’accord ? Les doléances ont-elles été satisfaites ?
A. F. : Le constat est que certains points du procès-verbal de conciliation n’ont pas eu de solution pour le moment. Nous souhaitons évaluer nous-mêmes d’abord parce que le délai qui a été fixé est arrivé à terme aujourd’hui. Donc, nous allons une fois de plus évaluer les voies et moyens pour qu’on puisse trouver des solutions à ces préoccupations.
Mali Tribune : Avec ces points non-satisfaits, devrions-nous nous attendre à une année 2019-2020 aussi perturbée que l’année passée ?
M. Fomba : Nous ne souhaitons pas qu’il n’ait pas de réactions positives de la part du gouvernement. Si cela arrive, les syndicats prendront leur responsabilité. C’est un engagement de part et d’autre. Le gouvernement s’est engagé, les syndicats aussi ont donné leur parole. Nous ferons tous, y compris, la grève pour le respect de ces engagements. Nous pensons que l’Etat doit sortir de cette dynamique, de signer des accords et de ne pas les appliquer.
Mali Tribune : Avez-vous un appel ou toutes autres préoccupations qui rentrent dans le cadre de la rentrée scolaire 2019-2020 ?
A. F. : Nous avons une préoccupation. Au-delà des points du PV de conciliation non encore respectés, nous avons un autre sur la table. Il s’agit de l’accord signé entre le gouvernement et l’UNTM, la majoration de la grille salariale des fonctionnaires du Mali. L’Etat n’a pris en compte que ceux qui sont gérés par le statut général et non les statuts autonomes parmi lesquels les enseignants. Or, l’article 39 de la loi portant statut du personnel enseignant donne droit à toute augmentation aux enseignants. Nous avons saisi le ministre du Dialogue national. Nous avons aussi démarché les associations et mouvements, les regroupements. Nous comptons approcher les leaders religieux et les familles fondatrices de Bamako. Cette violation grave de notre loi n’est pas du tout acceptable. Nous souhaitons que le gouvernement inscrive ses actions dans le respect de l’article 39 du statut des enseignants.
Mali Tribune : Cette nouvelle revendication pourrait-elle devenir une autre prise en otage de l’année scolaire qui s’annonce ?
A. F. : Nous ne le souhaitons pas parce que pour nous, c’est juste le respect des textes. L’article 39 de notre statut prévoit que toute majoration de rémunération des fonctionnaires relevant du statut général s’applique de plein droit au personnel enseignant.
Propos recueillis par
Koureichy Cissé