Quels sont les critères qui font de l’entreprise Toguna Agro-Industrie incontournable ? L’entreprise a-t-elle l’expertise qu’il faut pour s’adjuger tous les gros marchés dans le secteur agricole ? Des interrogations légitimes qui reviennent dans les discussions avec le monde paysan et les spécialistes du secteur dans notre pays.

Révélée au grès du hasard à travers l’implantation au forceps de son dépôt d’engrais basé à Banankabougou et cause de nuisances pour les résidents, Toguna Agro-Industrie, en un temps record, est devenue presque la seule entreprise à pouvoir rafler les marchés et appels d’offres de l’Etat.

Une situation qui a démarré avec le régime du général-président ATT qui en était le mentor du promoteur.  A coup de piston, le PDG de Toguna Agro-Industrie, Seydou Nantoumé, puisque c’est de lui qu’il s’agit, est passé de simple opérateur économique presque inconnu au bataillon en magnat de l’agro-business incontournable.

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Pour renforcer son assise, l’Etat lui a cédé la très économique et rentable usine de phosphate de Bourem au franc symbolique. Cependant, depuis la reprise de cette unité industrielle, M. Nantoumé n’a pas opérer  le changement souhaité. Certains vont mettre en avant la crise sécuritaire dans le Nord.

Pourtant, des actions de sauvetage ont été menées, allant de la sécurisation des installations à des garanties et facilités administratives. Des avantages et faveurs qui n’ont pas apporté grand-chose dans la démarche de Seydou Nantoumé. L’usine ne fonctionne presque pas et pourtant de gros investisseurs sont toujours intéressés par sa reprise.

De l’engrais aux tracteurs

Le PDG de Toguna ne lâche pas prise et en cela, il est aidé par des personnalités de premier plan de Bourem telle la députée du cercle, l’honorable Mme Haïdara Aïssata Cissé dite Chato. Interrogée sur la situation de l’usine, cette dernière défend mordicus Nantoumé. Une posture qui n’est pas partagée par les populations qui voient l’usine entre les mains de Seydou Nantoumé comme une perte pour l’économie locale.

S’il y a un secteur dans lequel l’entreprise fâche particulièrement aujourd’hui, c’est bien la fourniture de tracteurs. Depuis quelques mois, des paysans de la région de Sikasso étalent leur mécontentement au sujet de la vente des tracteurs fournis par Toguna.

En 3e région, plusieurs machines sont à l’arrêt depuis la première campagne agricole après leur acquisition. Une situation qui continue de provoquer un tollé général dans le monde paysan. D’où la question : qui protège Toguna Agro-Industrie sur ce qu’il convient d’appeler une tromperie sur la marchandise ?

Si le bruit autour de l’engrais frelaté a été étouffé, il va être difficile de dissimuler l’affaire de tracteurs.

A suivre… !

Moctar Touré

Le Focus du 2 juillet 2018

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