A la suite des attaques barbares qui terrorisent les habitants du centre du pays, l’Association nationale des chasseurs agréés du Mali désapprouve ces actes. Elle affirme que ces attaques ne sont pas commises par des chasseurs car,  les auteurs utilisent des armes de guerre qu’aucun chasseur ne peut posséder ou  utiliser.

La vie au centre du Mali est caractérisée par les attaques quotidiennes attribuées à la confrérie des chasseurs « donsos ». Face à la gravité de l’amalgame, l’Association nationale des chasseurs agréés du Mali est sortie de sa réserve. Dans un communiqué rendu public le 17 janvier 2019, elle affirme que ces attaques ne sont pas perpétrées par des chasseurs.

Dans ledit communiqué, signé du secrétaire général de l’association, Karamoko Diawoye Traoré, il est précisé que les chasseurs du Mali n’ont pas pour vocation de mener une guerre.

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«Créée officiellement sous le récépissé N.0924/MAT du 03/09/1991, l’Association Nationale des Chasseurs agrée du Mali (ANACMA) est une confrérie nationale de chasseurs, ayant pour objectifs, entre autres, de :  représenter les intérêts essentiels des chasseurs et coordonner leurs efforts en vue de contribuer à l’amélioration de la gestion de la faune et de son habitat dans l’intérêt général; contribuer à la mise en valeur du patrimoine culturel et naturel du Mali; contribuer à la protection des personne et de leurs biens; contribuer à la protection de l’environnement, en luttant contre le braconnage et la prolifération des armes légères; respecter les  règles essentielles de la chasse traditionnelle et des dispositions régissant la chasse sportive ainsi que la protection de la faune et des aires protégées».

Mieux, précise Karamoko Diawoye Traoré, l’Anacma dispose d’un code moral très strict, mais ne fait usage d’aucun critère  ethnique ou social d’affiliation. Ses membres  travaillent à la préservation et la promotion des aspects positifs et séculaires du savoir communautaire, du savoir être et du savoir-faire de la société.

L’apprentissage de la faune et de la flore, en particulier des plantes médicinales, de la cosmogonie, de la hiérarchie de la confrérie, de l’art lié au monde des chasseurs font partie des missions qu’ils se sont assignées. Aussi, soutiendra-t-il, nombreux sont les concitoyens qui recueillent nos enseignements très simples. Mais aussi très profonds, fondés sur  une transmission continue de la morale du chasseur, la défense de la veuve et de l’orphelin, ce à quoi s’engagent tous enfants  de « Sanin ani Kontron ». Notre confrérie, depuis sa reconnaissance officielle il y a 28 ans, joue pleinement  ce  rôle au sein de la société malienne.

Pour lui, ces dernières années, nous assistons à une montée en puissance des groupes armés, de narcotrafiquants et de djihadistes dans toute la bande sahélo-sahélienne; de la Libye jusqu’au Cameroun en passant par le Tchad, l’insécurité y va crescendo.

La situation sécuritaire  dans le centre de notre pays se caractérise  aujourd’hui par des enlèvements répétés de  personnes et de leurs biens, des assassinats ciblés, des attaques contre les civiles et les représentants  de l’Etat, etc. Contre toute attente, s’indigne le secrétaire général de l’Association des chasseurs du Mali,  ces attaques sont attribuées à des chasseurs (donsos). Pour lui, ces actes sont commis par des  individus malintentionnés, animés d’un esprit malsain, et ignorant les valeurs de Kontron et Sanin, se font passer  pour des « donsos » afin de s’attaquer à des civils et nos forces de défense et de sécurité. Provoquant ainsi un amalgame sans précédent entre les communautés  qui, jadis, vivaient ensemble dans  la paix et dans l’harmonie.

Ces individus utilisent des armes de guerre ; ce sont des armes sophistiqués qu’un donso ne peut  utiliser et ne doit en aucun cas avoir en sa possession, argumentera-t-il.

Dans ledit communiqué, les chasseurs estiment que l’insécurité qui résulte de cette situation a une forte incidence sur les conditions de vie de nos concitoyens. Les bétails sont enlevés, les champs sont brûlés et les propriétaires sont abattus.

« L’Association Nationale des Chasseurs agrée du Mali condamne ces actes barbares commis par les ennemis de la paix et du Mali.

A cet effet, elle informe l’opinion nationale et internationale qu’elle n’est impliquée ni de près ni de loin dans ces actions visant à déstabiliser le pays. Et invite nos autorités compétentes à prendre leurs responsabilités afin d’appréhender ces artificiers du feu et du sang », précise le document.

L’Anacma a toujours soutenu et continuera de soutenir les initiatives en  faveur de la paix et de la réconciliation nationale. Cela à travers de nombreuses opérations de soutien aux victimes de la crise, des campagnes de sensibilisation organisées à l’intérieur du pays, etc.

La paix et la sécurité sont l’aspiration profonde de tous les Maliens soucieux du développement et du progrès de leur pays, plongé dans une crise multidimensionnelle depuis le début de l’an 2012.

C’est pourquoi, indique Karamoko Diawoye Traoré,  nous pensons qu’en appui aux efforts de  nos Etats et de tous les partenaires engagés dans le processus de normalisation, de réconciliation et de la cohésion sociale, qu’il est important de créer des plateformes d’échanges basées sur nos valeurs socioculturelles et démocratiques.

L’existence d’un dialogue franc et sincère demeure une obligation pour la construction d’une paix durable. Partant, il invite les uns et les autres à régler les différends, revendiquer les droits, défendre les idées par la voix, le dialogue et non par les armes.

Oumar KONATE

La Preuve du lundi 21 janvier 2019

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