Dans la salle de conférence ‘’ le Sursaut’’ de son département, le ministre de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation, Mohamed Ag Erlaf a tenu le lundi 18 juin une rencontre d’échanges avec les responsables des partis politiques. Les échanges ont porté sur les points relatifs, à la distribution des cartes d’électeur biométriques, à l’insécurité et aux questions relatives au vote par procuration, le type de procès verbal proposé et les inquiétudes sur l’application de l’article 210 de la loi électorale du 17 octobre 2016 modifiée.
Pour la bonne organisation des élections, le ministère l’Administration Territoriale et de la Décentralisation, sous l’égide du ministre Mohamed Ag Erlaf n’a pas rompu le dialogue avec les acteurs du processus. Lundi c’est le cadre de concertations avec les Partis politiques qui a repris ses droits.
Lors de cette rencontre, l’instruction relative à la bonne distribution des cartes d’électeur biométriques dans les milieux urbains était au centre des discussions. Certains responsables des partis ont montré leurs inquiétudes face au problème d’insécurité grandissante qui sévit dans certaines localités du centre et du nord du pays, susceptible de freiner la distribution de ces cartes.
Dans son intervention, le président du Parena, Tiébilé Dramé, non moins directeur de campagne de Soumaïla Cissé a dépeint de façon alarmante le tableau de la situation sécuritaire au Mali.
Selon lui, il existe de nos jours beaucoup de localités au Mali non couvertes par les autorités administratives (préfets ou sous-préfets) encore moins d’autorités coutumières (chefs de village) pour des raisons d’insécurité. « Comment les cartes d’électeur biométriques vont être distribuées dans ces localités ? » s’est-il interrogé.
D’autres points non moins importants abordés par M. Dramé sont relatifs notamment au type de procès-verbal proposé par le ministère de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation ainsi que le cas de vote par procuration.
S’agissant du premier, il dira que le type de procès-verbal proposé par le ministère n’est pas conforme à la loi électorale, car il ne prévoit pas de place pour les observations de la CENI et le mandateur.
Quant au cas du vote par procuration, le directeur de campagne de Soumaïla Cissé a exigé du ministère de revoir le model de procuration. Car, affirme, t-il, la procuration a été source de beaucoup de fraudes lors des élections passées.
Avant sa prise de parole, le ministre Ag Erlaf a aussi écouté avec beaucoup d’attention, la proposition du représentant de l’Adema-Pasj, relative à la mise en ligne des données électorales. A ce propos, sans accusé de retard, la Délégation Générale aux Elections (DGE) a promis une diffusion des données électorales (fichiers électoraux) en ligne et par SMS afin de faciliter aux uns et autres d’identifier leur bureau de vote.
A son tour, le ministre Ag Erlaf a d’abord tenu à rassurer les uns et les autres par rapport au souci de sécurisation du territoire national.
Entrant un peu dans la stratégie de sécurisation mise en place, il dira que la CMA et la Plateforme auront comme rôle de participer à la sécurisation des opérations électorales dans certaines localités des régions du Nord. « Ils sécuriseront tout le processus électoral sauf le déplacement des candidats dans le cadre de leur campagne » a précisé le ministre Ag Erlaf.
Dans cette dynamique, il dira que le ministère de la Sécurité et de la Protection Civile et les mouvements signataires sont en train de travailler non seulement pour sécuriser la distribution des cartes mais aussi pour sécuriser la remontée des résultats du scrutin et pour assurer la sécurité des candidats.
Sur l’interrogation soulevée par Tiébilé Dramé, relative à l’acheminement et à la distribution des cartes d’électeur dans certaines localités, le ministre Ag Erlaf a précisé que l’ensemble des cartes d’électeur est en ce moment sur place au niveau des services déconcentrés de l’Etat qui sont chargés de la supervision, sauf pour le cercle de Keniéba dont les cartes sont arrivées par le vol Air France du 21 juin à 14h.
Avant de terminer le ministre de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation a affirmé que ses services techniques sont à pied d’œuvre pour travailler sur l’article 210 de la nouvelle loi électorale. Cela, dit-il, pour proscrire tout vote avec la carte Nina.
Par Maïmouna Sidibé
Le Sursaut du 25 juin 2018