Après avoir boudé la 2e réunion du cadre de concertation national, l’opposition se prépare à animer une conférence de presse ce jeudi à la Maison de la presse. Déjà, elle rejette catégoriquement toute décision du gouvernement sans le dialogue politique inclusif.
Cette 2e réunion boycottée par l’Opposition s’est penchée sur la mise en place de la formation technique du cadre de concertation national ; le chronogramme des consultations référendaires et électorales de 2019. A l’issue de la rencontre, des responsables politiques, à l’instar du président de l’UM-RDA, ont livré leurs impressions à la presse. Outre les sujets abordés, il a été largement question du refus de l’opposition d’y prendre part. Malgré la situation, le président Ibrahim Boubacar BAH de l’UM-RDA reste optimiste. « Les choses iront de l’avant, parce que la volonté de l’État est là. Nous partis politiques, nous souhaitons avoir un cadre consensuel, car le référendum est une affaire de tous », a-t-il indiqué, tout en espérant que les discussions politiques vont se poursuivre afin d’aboutir à un consensus.
Les raisons du boycott
Avant la 2e réunion du cadre de concertation boudée par l’opposition, le parti Union pour la République et la démocratie (URD) avait fait part de ses observations et recommandations sur les réformes constitutionnelles. Dans ce document politique, l’URD estime que le régime ne respecte pas les préalables d’un processus de révision inclusif. Selon le parti de la poignée de mains, la démarche imprimée par le Premier ministre n’est pas de nature à présager une suite heureuse au processus.
« L’URD a la très forte conviction que pour sortir de cette crise, notre pays a besoin d’un dialogue politique de haut niveau», indique le parti de Soumaïla CISSE. Le parti se dit convaincu que le dialogue politique national qu’il ne cesse de réclamer depuis des années est un préalable important et « ne peut avoir lieu dans le cadre national de concertation créé par le Premier ministre (décret N°2019-0020/PM-RM du 17 janvier 2019)».
Outre ces griefs, l’URD estime que le président Ibrahim Boubacar Keïta a violé les textes en confiant ce processus au Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga au motif que « l’initiative de la révision constitutionnelle appartient exclusivement au président de la République et à l’Assemblée nationale ». Sur ce point, des constitutionnalistes affirment que cette décision du président de la République n’est nullement une violation de la loi. « Tant que le Premier ministre agit sur instruction du président, il n’y a pas de violation de texte », déclarent certains.
Le Frontpour la sauvegarde de la démocratie (FSD) a fait les mêmes critiques sur les réformes en cours. Selon un responsable de ce front joint au téléphone, le FSD ne participera plus aux réunions du cadre de concertation sans le dialogue politique. « Les autorités ne peuvent pas se permettre d’ignorer les autres acteurs dans ce processus », a fulminé un responsable politique du FSD.
Pour clarifier la position du FSD, notre interlocuteur a affirmé que le jeudi prochain, l’opposition animera une conférence de presse à la Maison de la presse.
Azalai Express du lundi 11 février 2019