A l’appel des organisations peules et des ressortissants de la région de Mopti, plusieurs centaines de personnes ont marché samedi sur le Boulevard de l’indépendance contre  les exactions, notamment de l’armée, l’impunité et l’inaction de l’État. Malgré l’annonce d’un plan de stabilisation,  des dizaines de civils sont tués dans des affrontements intercommunautaires.

Hamadoun Dicko, de l’association Tabital Pulakuu, dénonce un amalgame : « Quand tu parles peul ou que tu ressembles aux Peuls, tu es une cible tout de suite ». Il a « même peur de retourner » dans la région, « parce que quand tu es là-bas les jihadistes te prennent pour cible, vont dire « toi tu étais à Bamako, tu es avec les autorités » et les militaires se lèvent pour aller nous tuer, soi-disant que tous les Peuls sont des jihadistes ».

Tous insistent : il n’y a pas de conflit entre Peuls et Dogons. « Nous nous sommes originaires de ces régions-là. On a des amis Dogons, on a des amis peuls » assure Oumar Barry, l’un des organisateurs de la marche. Il ne veut pas « que l’Etat oppose ces populations ».

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Selon l’ONU, au moins 43 civils ont été tués et 24 blessés lors d’attaques ciblées et de conflits intercommunautaires dans le centre du pays depuis le début de l’année. L’un des derniers exemples en date : les évènements de Boulkessy où des soldats maliens sont accusés d’avoir tué arbitrairement 12 civils le 19 mai. Bavure confirmée en début de semaine par la Minusma, après enquête.

Avec RFI

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