Le Centre hospitalier universitaire Gabriel Touré (CHU Gabriel Touré) a enregistré un taux de 96 % de morts d’enfant en pédiatrie sur la totalité des décès constatés à l’hôpital de 2016 à 2017. En une seule année, la pédiatrie de l’hôpital s’est illustrée comme un véritable mouroir pour bambins.

La révélation est faite par le dernier rapport du Vérificateur général, dans le chapitre II relatif aux vérifications de performance. Ce qui ne doit pas laisser insensibles l’Unicef et toutes les instances nationales et internationales qui défendent la cause des tous petits.

« Sur un total de 19 154 enfants hospitalisés à la pédiatrie, 4 633 sont décédés, soit un taux de mortalité de 24 %. De 2016 à 2017, les décès enregistrés à la pédiatrie sont passés de 64 % à 96 % du total des décès hospitaliers du CHU-Gabriel Touré ». C’est l’énormité qu’on peut lire dans le rapport 2018 du Végal, concernant cet hôpital. Il est indiqué que la majeure partie de ces décès portent sur le service de néonatologie de la pédiatrie. « De janvier 2016 à juin 2018, les décès enregistrés dans ce service représentent 83 % du total des décès du département de la pédiatrie », déplore le même rapport.

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Cette hécatombe qui pouvait, bien sûr être évitée, sont imputables à des causes qui dépassent tout entendement et qui sont assimilables à la déchéance d’une si grande structure hospitalière de notre pays sur les plans techniques et des ressources humaines qualifiées dans la majorité des domaines.

Il est fait cas d’un manque criard d’un plateau technique assurant une prise en charge efficace des patients. Une illustration : « Le département de la pédiatrie souffre d’un manque de matériels et d’équipements pour contrôler la fréquence cardiaque, la tension artérielle, la fréquence respiratoire, la saturation en oxygène et la température des patients », peut-on lire. Comme cause de ce dysfonctionnement, il est en outre mentionné, le défaut d’entretien ou de réparation des matériels dont dispose l’hôpital, surtout le manque de ressources humaines qualifiées pour assurer la maintenance de ces équipements bio médicaux ou leur nombre jugé insatisfaisant.

Il y a également l’absence de plan d’entretien desdits matériels auxquels ne sont même pas affectés des crédits budgétaires. « Les crédits pour la maintenance ne couvrent principalement que les matériels acquis à travers des contrats assortis d’une option de service-après-vente. Ainsi, les équipements acquis sans option de maintenance et ceux par donation ne font pas régulièrement l’objet d’entretien et de réparation surtout lorsque le matériel exige des compétences plus pointues ».

Mais quelles sont les dispositions prises par le ministère de la Santé et de l’Hygiène publique face à ce calamiteux dysfonctionnement qui a entraîné cette morbidité de ces êtres fragiles qui n’ont pas demandé à venir au monde ? Rien apparemment eu égard au fait que les causes ayant entrainé les mêmes effets demeurent toujours.

Cette situation de la pédiatrie du CHU-Gabriel n’est que la face visible de l’iceberg, car d’autres départements de l’hôpital et d’autres hôpitaux du Mali et Csref pataugent dans la même misère, mais à des niveaux différents.

Abdrahamane Dicko

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