Le mercredi 27 février 2019, la tension est encore montée d’un cran avec cette deuxième vague de protestation devant la mairie de la commine V, où plusieurs centaines de personnes ont tenu un sit-in au cours duquel ils ont demandé la démission du maire qu’ils accusent de délinquance foncière et d’augmentation abusive des taxes. A l’issue de cette manifestation, il a été décidé par les organisateurs de la suspension du paiement des taxes jusqu’à la démission du maire.
Tout comme lors du précédent sit-in, c’est la colère et l’amertume qu’on lisait sur les visages des femmes et jeunes du quartier qui restent déterminés à poursuivre leur bras de fer avec le maire de la commune V, Amadou Ouattara. A cet égard, Aliou Oumar Tounkara, porte-parole du collectif de défense des intérêts de la commune V, a évoqué dans sa déclaration la démission pure et simple du maire suite à « ses nombreuses dérives foncières, et décisions arbitraires en défaveur des commerçants de la commune V ». A l’en croire, M. Ouattara aurait vendu une partie du marché de Sabalibougou, Badalabougou, ainsi que les terrains de la municipalité de Kalaban-coura, Baco-djicoroni et une partie réservée au cimetière de Sabalibougou. Alors, il a martelé qu’au nom du collectif et de l’ensemble des commerçants des marchés de ladite commune, ces sit-in ne sont qu’un avertissement pour que le maire fasse ses valises pendant qu’il est encore temps. Il a par ailleurs affirmé la suspension immédiate des taxes quotidiennes de la commune jusqu’à la démission du maire.
Quant aux nombreuses commerçantes venues du marché de Sabalibougou, Baco-djicoroni et Kalabon-coura pour dénoncer la hausse des taxes, la tension reste également à son comble entre celles-ci et le maire. Avec des slogans demandant la « fin du supplice », nombreuses sont ces vendeuses qui disent être obligées d’abandonner leurs commerces. C’est le cas d’Oumou Diallo, vendeuse de tomates et de concombres au marché de Sabalibougou. Selon elle, le maire veut coute que coute lui prendre le peu de bénéfices qu’elle gagne. Elle a même ajouté que l’augmentation des taxes quotidiennes à 200 FCFA ne fera qu’aggraver la cherté de la vie. Pour Fanta Koné, commerçante au marché de badalabougou, cela fait plus de 20 ans qu’elle paie régulièrement ses taxes, mais à sa grande surprise un représentant de la mairie est venu leur dire que leur lieu de vente est désormais une propriété privée et que la décision venait de la mairie. Selon Salif Cissé, le morcèlement et la vente des terrains de la municipalité constitue un coup de tonnerre pour les jeunes sportifs. Notons que les taxes quotidiennes sont passées de 50 FCFA à 200 FCFA.
Adama TRAORE
La Preuve du 4 mars 2019