Au cours de la traditionnelle session ordinaire du dernier mardi de chaque septembre à New-York, siège de l’ONU, où se réunissent 193 chefs d’Etats pour examiner les problèmes de paix et de sécurité internationale afin d’y apporter des solutions ; le président IBK a évoqué les problèmes d’insécurité et de terrorisme “salafiste” qui gangrènent le Mali.

Que faut-il entendre du discours du président de la République du Mali? Bien sûr des mots favorables à sa gouvernance et la gestion de crise qui, à l’heure où nous sommes, devient de plus en plus multidimensionnelle.

IBK est revenu sur ses réalisations dans la recherche d’une issue de sortie, de son premier mandat à nos jours. Il n’a pas hésité de réaffirmer sa volonté sur l’accord d’Alger de 2015, pourtant battu en brèche par plusieurs acteurs politiques. À travers son discours, il est clair que le président est déterminé à faire appliquer les dispositions contenant dans cet accord. Il explique que l’un des acquis majeurs de l’Accord est l’absence de belligérance entre les Forces de défense et de sécurité du Mali et les mouvements signataires, ainsi que le retour progressif de la confiance entre les parties maliennes. S’y ajoutent la réintégration de plus de 500 anciens combattants dans les Forces de défense et de sécurité du Mali et l’enregistrement de près de 2000 ex-combattants, membres du Mécanisme opérationnel de coordination (MOC), dans le cadre du processus de Désarmement, Démobilisation et Réintégration (DDR) accéléré.

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[A écouter] IBK à la tribune de l’ONU: la situation au Mali « est un enjeu qui dépasse nos frontières »

Il ne manque pas de souligner l’ultime utilité des réformes politiques et institutionnelles prévues par l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali. Après deux tentatives infructueuses en 2017 et 2018, le Mali se prépare activement à la tenue, dans les meilleurs délais, d’un dialogue national inclusif, devant conduire à la réconciliation nationale, en raison de quoi voilà qu’il est jugé judicieux, selon le président, de proroger jusqu’au 2 mai 2020 le mandat des députés à l’Assemblée nationale pour lui permettre d’adopter les réformes politiques et institutionnelles qui en viendraient à être préconisées lors du Dialogue national inclusif.. Encore moins faudra-t-il que ce dialogue soit véritablement inclusif? On est sceptique quand le premier parti d’opposition récuse d’y souscrire.

IBK, a la quête de la paix et de réconciliation nationale, a fait montre que l’Assemblée nationale a adopté le 24 juillet 2019 la Loi d’Entente nationale qui exonère de poursuites pénales engagées ou envisagées contre les personnes ayant commis ou ayant été complices de crime durant les événements douloureux survenus au Mali, à partir de janvier 2012. Et C’est du même souci de réconciliation nationale et donc de réduction des disparités qui nuisent à la cohésion nationale, que l’Assemblée nationale a adopté cette année des textes de lois qui créent la Zone de développement des régions du Nord du Mali, telle que prévue par l’Accord d’Alger et que, dans la foulée, le gouvernement a créé le Fonds de développement durable (FDD) doté de 72 millions de dollars américains et conçu pour être l’instrument financier de mise en œuvre de la stratégie de développement des régions du Nord du Mali. A ce jour, 20 millions de dollars américains ont déjà été mobilisés pour financer les dépenses prioritaires urgentes dans les régions de Kidal, Ménaka, Tombouctou et Gao.

Parallèlement au volet sécuritaire, IBK a précisé que son gouvernement travaille à la mise en œuvre du Programme d’investissements prioritaires (PIP), qui comprend une quarantaine de projets dans les domaines de la défense et de la sécurité, de la gouvernance, des infrastructures, de la résilience et du développement humain, afin d’apporter des réponses appropriées aux causes profondes de l’instabilité, en créant des opportunités économiques, sociales et de développement pour nos populations, particulièrement la jeunesse.

Dans le centre du Mali où les tensions intercommunautaires se multiplient, le président a montré son attachement à une résolution en intégrant les forces vives de la nation, y compris les leaders politiques, traditionnels et religieux, et les cadres régionaux qu’il a nommé en juin 2019, le Pr Dioncounda Traoré, ancien président par intérim du Mali durant la Transition, en qualité de Haut Représentant pour le Centre du Mali.

Le président IBK se félicite de ces initiatives et de réalisations dans la gestion de la crise qui perdure au Mali et se propage dans la sous-région.

Et pourtant, sur le terrain les Maliens lambdas souffrent, l’insécurité alimentaire se métamorphose en famine dans les localités du centre du Mali, le chômage chez les jeunes diplômés devient incurable, la mauvaise gouvernance fait fuir les investisseurs étrangers, l’éducation est l’objet des grèves réplétives.

Voilà les années se succèdent, les choses s’empirent et la vie devient au Mali perplexe. Ce que les maliens attendent de leur chef d’Etat, ce n’est plus “le beau discours grandiloquent” mais des actes concrets.

Issiaka Guindo

(Étudiant en Master 2 Investissement international et développement territorial à la faculté de Droit Cadi Ayyad de Marrakech, au Maroc)

Pour 30minutes.net

27 Septembre 2019

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