Point de jonction entre l’adolescence et l’âge adulte, 20 ans est une période qui détermine beaucoup la personnalité future d’un être. Autrefois, avoir 20 ans au Mali signifiait qu’on était plus ou moins mature, en tout cas qu’on avait passé avec succès des rites initiatiques, qu’on avait le sens de la famille, de l’entraide, du partage, du respect d’autrui et du bien public, etc. Bref qu’on était préparé aux responsabilités futures de l’adulte.
La famille, le quartier, le village, la ville… et l’école participaient à cette construction citoyenne individuelle. C’était aussi un moment où les gens s’orientaient professionnellement pour ceux qui avaient la chance de faire des études secondaires ou supérieures ; de commencer à concrétiser certains rêves nobles. Aujourd’hui encore c’est le cas sauf qu’entre-temps la société malienne a continué d’évoluer avec le monde.
Et dans un contexte d’affirmation des droits de l’Homme tous azimuts, mais aussi à cause de l’explosion des nouvelles technologies de l’information et de la communication, la donne a presque changé du tout au tout. La famille nucléaire ayant pris le dessus sur la grande famille, désormais même des parents proches en arrivent à s’ignorer dans la rue.
L’individualisme de mauvais aloi aidant, c’est « chacun pour soi Dieu pour tous » avec ses conséquences dramatiques. Ceci est précisément la source de plusieurs maux qui minent notre jeunesse, la relève de demain. On peut citer, entre autres, l’alcoolisme, l’addiction aux drogues comme le Tramadol, la précocité, la prostitution enfantine, etc. Dans beaucoup de familles, les enfants sont devenus les Pygmalions de leurs pères et mères. Ils ne sont plus éduqués, mais dramatiquement choyés.
Quelle est la réalité sur le terrain ? Sociologue, psychologue, chroniqueur et intéressés ont accepté de nous entretenir. Avoir 20 ans au Mali est le sujet de notre enquête de ce lundi.
Bonne lecture.
Abdoul Majid Thiam
Le Focus du Lundi du 08 octobre 2018