A la suite d’un nouveau préavis de grève de l’Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM) de 5 jours allant du 11 au 15 février 2019, le gouvernement semble changer de fusil d’épaule. Il a convoqué les syndicalistes à la table de négociations dès ce lundi 21 janvier pour éviter une nouvelle grève.
La grève de 72 h observée par la centrale syndicale UNTM du 9 au 11 janvier 2019 a complètement paralysé les services publics de l’Etat et certains services privés. Elle a causé des pertes financières estimées à des dizaines de milliards de F CFA.
Conscient de cette force de frappe de la centrale syndicale et surtout des dommages collatéraux d’une éventuelle grève de 5 jours, le chef du gouvernement a personnellement rencontré les syndicalistes pour trouver une issue favorable au bras de fer.
Au cours de cette rencontre avec les leaders de l’UNTM, le Premier ministre a assuré les syndicalistes que le gouvernement œuvra pour la satisfaction de certains points de revendication de l’UNTM.
Il s’agit de : l’extinction du protocole d’accord de 2014 : des droits des compressés, des partants volontaires à la retraite, des syndicalistes lésés ; l’intégration des contractuels dans la fonction publique ; la relecture des conventions collectives minières ; l’extinction du dossier de l’UMPP ; la transposition de la valeur indiciaire de 2014 en termes de pourcentage d’augmentation de salaire dans le secteur privé ; l’amélioration des grilles salariales appliquées dans le secteur privé conformément aux pourcentages obtenus dans la nouvelle grille des fonctionnaires.
Pour tester cette volonté du chef de gouvernement, l’UNTM a déposé le jeudi dernier un nouveau préavis de grève de 5 jours sur la table du ministre de Travail, de la Fonction publique, chargé des Relations avec les institutions. Moins de 48 h de ce dépôt de préavis, la centrale a été convoquée à la table des négociations pour ce lundi 21 janvier. Cette rapidité du gouvernement prouve à suffisance que la volonté de dialogue est désormais sincère, contrairement au précédent préavis où les syndicalistes ont été convoqués 19 jours après le dépôt de préavis.
Du côté de la centrale, l’optimisme est grand. Selon un syndicaliste, à ce train, la situation risque de se décanter entre le gouvernement et les syndicalistes. En attendant une suite favorable, la méfiance existe toujours entre les deux parties. Quelle que soit la suite des négociations, l’UNTM est désormais en ballottage favorable avec une première grève réussie.
Y. Doumbia
L’Indicateur du Renouveau du 21 janvier 2019