Députée élue dans le cercle de Youwarou, Mme Diallo Aïssata Touré répond aux questions de Mali Mussow sur la faible représentativité des femmes à présidentielle de juillet.

 

C’est bientôt la présidentielle au Mali. Jusque-là une seule candidature féminine officielle. Cela signifie-t-il que les femmes politiques au Mali craignent ce haut niveau ?

Aissata Touré Diallo : Nous avons déjà la réponse avec la déclaration de Mme Kanté Djénébou Ndiaye. Elle est indépendante, donc elle n’a pas de parti politique derrière. Si le niveau est trop haut pour les femmes ? Je ne le pense pas. Il faut juste réunir, logiquement, à mon avis, un certain nombre de conditions pour prétendre à une responsabilité de ce niveau. Pour moi, ce n’est pas du folklore, ni un enrichissement de CV. Il faut avoir une vision, une stratégie, un projet de société solide, fédérer une grande partie des acteurs sociaux, avoir une assise financière et une bonne connaissance de la sphère politique.

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Certains vont même à affirmer qu’il est impossible et inconcevable qu’une femme brigue la fonction de président de la République au Mali. Que répondez-vous à cela ?

A.T. D. : Bien sûr que certains pensent que les femmes ne doivent pas briguer ce poste, mais il existe des résistances partout dans le monde. Comment voulez-vous écarter 52 % de la population mondiale de la gestion des questions publiques ? Les tabous commencent à tomber petit à petit.

 

Le poids social et la religion n’en sont-ils pas pour quelque chose ?

A.T. D. : Vous avez mis le doigt dans la plaie. Le poids social et la religion sont les facteurs qui freinent le plus la percée des femmes sur plusieurs plans d’ailleurs !  Il faut un travail de fond. Cela commence par amener un changement de mentalité, une ouverture d’esprit sur plusieurs aspects sociaux.

 

Etre femme est finalement plus un handicap qu’un avantage en politique au Mali…

A.T. D. : De façon générale oui. Les obstacles et les défis sont considérables lorsqu’on est femmes et pas seulement qu’en Afrique et qu’au Mali particulièrement.  Mais, individuellement chaque femme peut décider ou s’organiser pour faire de ce handicap un avantage et un tremplin pour faire les choses différemment et se faire apprécier et accepter.

(Source : Mali Mussow)

Le Focus du Lundi du 09 juillet 2018

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