Enseignant de son état, ancien ministre de l’Education, ancien contrôleur général d’Etat, militant du Mouvement démocratique, Pr Issa Ndiaye n’est plus à présenter. En ce début d’année il arrive avec « Silence on démocratise » et « Le festival des brigands  » deux livres qu’il a écrits. Tous édités par la maison d’édition La Sahélienne. L’homme, connu pour son franc parlé, dit haut et fort ce que les autres murmurent.

« Silence on démocratise » m’est inspiré. Il met à nu la situation dramatique et inquiétante que notre cher pays vit. Un pays où les perspectives sont peu nombreuses en raison du fait qu’on a le sentiment que la classe politique dans son ensemble, y compris la société civile n’ont pas suffisamment pris conscience des enjeux et du drame que vit aujourd’hui le Mali.

Qui ne voit pas les Maliens désespérés de voir que les promesses qui avaient été tenues, les espoirs qu’ils avaient nourris sont en train d’être largement déçus.

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Personne n’ignore que le défi le plus crucial qui attend aujourd’hui les autorités, c’est le défi de la souveraineté. La question essentielle reste celle de la souveraineté. D’abord, la souveraineté passe par la prise de contrôle des ressources nationales. Ce qui n’est pas le cas. Le Mali est un pays riche, mais il ne contrôle pas ses richesses nationales. Les richesses nationales sont contrôlées par les sociétés étrangères.

Faut-il aller chercher d’autres partenariats féconds pour permettre à l’Etat malien de se renforcer ? Vient ensuite la question de la souveraineté sur la sécurité. Un des acquis énormes de l’héritage de Modibo Kéita est le 20 janvier 1961. Cet acte signifiait le départ de toutes les forces étrangères du Mali. C’est un des derniers acquis de cet héritage que nous avons bafoué, en faisant appel aux forces étrangères.

Dans la vie, il faut d’abord une vision. Le problème du Mali, c’est qu’en termes de vision, nous sommes complètement aveugles. Il nous faut un projet de société assez cohérent. Aujourd’hui nous ne savons pas ce que nous devons faire ou où est-ce qu’on doit aller  au-delà des discours circonstanciels tenus à longueur de journée.

Un « désastre » ! C’est le qualificatif que Pr. Issa Ndiaye attribue à la démocratie actuelle. L’auteur a insisté sur les raisons du dysfonctionnement du régime politique malien.

Il tient pour responsables les acteurs du mouvement démocratique. Il leur reproche d’avoir appuyé sur des modèles démocratiques exogènes comme modèle de gouvernance.

La seule perspective de nous en sortir, c’est de tenir des assises nationales souveraines. Il ne faut pas se le cacher, il existe des problèmes de gouvernance qui ne concernent pas seulement le Nord, mais tout le Mali. La solution peut se trouver dans une forme de rupture par la mise en place d’un nouveau projet type pour le Mali. En attendant, « Silence, on démocratise » !

Madibaba

Le Focus du 25 février 2019

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