« Pères blancs, prêtres noirs » est le titre d’un film documentaire tourné dans la paroisse de Ségué (une commune du cercle de Bankass, dans la région de Mopti), en pays Dogon. Réalisée par Patricia Gérimont et Jean-Claude Taburiaux, cette œuvre sera présentée au public demain, mardi 26 février (à 19 h), à l’Institut français du Mali (IFM, ex-CCF).

Au cœur du Mali, dans le pays Dogon célèbre pour ses rituels animistes, une mission catholique est créée en 1949 par une poignée de pères blancs. L’un d’eux, Jules Deprez, à l’aide de ses archives personnelles, raconte sa vie quotidienne dans cette mission en fondation.

A partir de ce récit, de nouvelles questions surgissent : pourquoi les Dogons, connus pour leur résistance à l’islam, ont-ils adhéré au catholicisme ? Comment les prêtres dogons qui ont pris la relève des Blancs, considèrent-ils cet héritage et conçoivent-ils leur mission aujourd’hui ? Quel avenir se dessine pour ces communautés minoritaires dans un Sahel majoritairement musulman, agité par de nouveaux courants politico-religieux ?

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Des questions auxquelles le film documentaire « Pères blancs, prêtres noirs » tente de répondre. Cette œuvre sera projetée demain, mardi 26 février 2019 à partir de 19 h à l’Institut français de Bamako (IFM, ex-CCF). Et ce sera en présence de ses deux réalisateurs Patricia Gérimont et Jean-Claude Taburiaux qui ne vont sans doute pas se soustraire au nécessaire débat après la projection.

Et surtout que ce film est d’actualité. En effet, il sera projeté au moment où le Centre du Mali, notamment le cercle de Bankass où il a été réalisé, est dramatiquement ébranlé par des conflits intercommunautaires sur fond de jihadisme-terrorisme. Certainement que l’œuvre de Patricia Gérimont et Jean-Claude Taburiaux va ouvrir des brèches sous forme de rappels historiques permettant de mieux cerner les enjeux de la cette crise du Centre du Mali. La projection de demain mardi a été possible grâce aussi au soutien de la Commission communautaire française et de la Fédération Wallonie-Bruxelles.

Ces deux réalisateurs ne sont pas à leur coup d’essai sur le Mali, surtout Patricia qui est « Malienne » dans l’âme et dans le cœur. La réalisatrice a déjà à son actif un documentaire dénommé « Dames de couleurs » (2012) consacré aux teinturières du Mali, notamment de Bamako. Une œuvre qui s’inspire de son livre, « Teinturières à Bamako ». Pour pénétrer plus intimement le fascinant univers de la teinture, Patricia Gérimont s’est immergée au sein d’une petite teinturerie de la capitale dont elle dresse le portrait au travers de celui de ses acteurs que sont les attacheurs, teinturières, batteurs… Mais, ce livre est surtout « une histoire d’amitiés et de découvertes mutuelles ».

C’est dire que le déplacement de ce mardi 26 février 2019 à l’IFM de Bamako vaut le coup.

Naby

Le Focus du 25 février 2019

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