Je t’envoie ainsi ma 59ème lettre d’information sur le Mali. Aujourd’hui le Mali tangue entre changement et remplacement. Il tangue entre ceux qui ne veulent pas aller et ceux qui ne savent pas où aller. La politique est devenue est une réelle entreprise pour tous. Il faut juste savoir jouer les cordes au bon moment. La politique du ventre, sans conviction. Pardon grand-père, il est temps qu’on se la dise la vérité. Personne n’aime le Mali au Mali. Personne ne se soucie de ce que Modibo Keita a bâti. Personne ne se soucie de l’avenir. Les plus grands penseurs au Mali sont ceux qui ont pensé à l’avenir de leurs enfants.

Cher grand-père, c’est triste ce qui se passe au Mali. C’est triste ce qui se trame. Le Centre brûle. Les ethnies sont prises dans un piège sans fin. Un mécanisme d’insécurité s’est déjà installé. La mort est devenue le quotidien des femmes et des enfants. Une guerre sans cause, sans but ni objectif. Des crimes dans le simple but de se venger et soulager cet égo ethnique. Cette entité en nous qui nous sépare et nous éloigne les uns des autres. Cet égo qui fait de ton frère un ennemi, de l’erreur une faute et du crime un but. Oui cher grand-père, l’égo ethnique et communautaire a incendié le Centre. Il a brûlé vifs des enfants et des femmes. Il a tué sans procès de multiples innocents. Et le mal s’est renforcé. Car la lutte contre le monstre est devenue monstrueuse à son tour. C’est le Mali qui perd.

Cher grand-père, un Etat ne peut pas mener une guerre sans droits humains et espérer une victoire. Un Etat ne peut être injuste et vaincre. Un Etat ne peut vaincre le terrorisme qu’en l’isolant par le respect des droits humains, la justesse, la justice et le développement. Le terrorisme est une doctrine et non un simple regroupement. Pour le vaincre, il faut l’isoler en créant la confiance entre Maliens, par la Justice, l’égalité et la légalité. Surtout une vraie fraternité. La meilleure manière de vaincre le terrorisme c’est d’arrêter de l’enrichir par des frustrés radicalisés. Un Etat doit s’arrêter à ses limites au devant Dieu et les hommes. C’est ce qui fera sa grandeur !

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Cher grand-père, je ne terminerais pas sans te rappeler que ton jeune frère est toujours entre les mains de ses ravisseurs. Cela fait aujourd’hui 105 jours et 105 nuits. Cela fait aujourd’hui, 2 520 heures de peine et de souffrance. Oui cher grand-père, vivre sans savoir ce qui t’attend se compte en seconde et non en journée. Une journée dure une éternité. Une journée de plus, est une éternité sans fin. Une seconde n’est pas bientôt quand on vit ce que l’on ne souhaite pas. Vivement Soumaïla Cissé parmi nous ! Très bientôt ! Amine !

Koureichy Cissé

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