La chronique politique d’Olivier Haudet à rebrousse-poil, chaque mardi
Permettez Alexis Kalambry que pour cette première chronique, je m’en prenne à Manassa Danioko, la présidente de la Cour constitutionnelle du Mali qui ferme les portes de la salle des délibérations de son institution à la presse lors de la proclamation jeudi des résultats définitifs du premier tour des élections législatives.
Manassa Danioko au prétexte de la pandémie du Coronavirus « compte tenu des mesures prises le 17 mars par le Gouvernement à travers le Conseil supérieur de la défense nationale et dans le souci du respect du droit à la santé, la Cour précise cependant que l’accès à la salle d’audience sera limité aux seules personnalités invitées et aux médias d’État (ORTM et AMAP)« , écrit-elle dans un communiqué.
Manassa, la formulation même de « médias d’État« est une insulte aux confrères de l’office de radiodiffusion et de télévision du Mali et l’agence malienne de presse. Non Manassa, « médias d’État« c’était sous Modibo Kéita et Moussa Traoré. Vous avez jugé le dernier avec beaucoup d’aplomb lorsqu’il fut emporté par la révolution populaire de mars 1991 qui a institué la démocratie multipartite conduite et soutenue par la presse privée indépendante.
Calamity Manassa – ce n’est pas en référence à Calamity Jane, cette brave américaine qui s’habillait avec des vêtements d’homme et qui fut lave-vaisselle, cuisinière, serveuse, fille de salle de danse, infirmière, conductrice d’équipe de bœufs, militaire – vous avez souvent, dit le Professeur Bréhima Fomba, fait des « interprétations hasardeuses lamentables« dans une lettre ouverte suite à un coup de fil que vous lui aurez fait pour le sermonner parce qu’il critiquait, objectait est le bon mot, certaines de vos « vos jurisprudences calamiteuses qui défient les usages habituels de cette prestigieuse et respectable Cour constitutionnelle du Mali« .
L’ORTM et l’Amap se reconnaissent avec le qualificatif de médias publics plus que de médias d’État. Je ne sais si les directeurs de ces structures, qualifieront votre expression de « calamiteuse« , mais j’en suis sûr, Salif Sanogo et encore moins Bréma Touré, se voient travailler pour des « médias d’État« même Coronavirus, CoronaManassa, passait par là.
Olivier Haudet