Une crise sans précédent frappe les utilisateurs de gaz butane depuis plusieurs semaines. Ils sont devenus des laissés pour compte, malgré la floraison d’associations de consommateurs.

Depuis plus d’un mois, les sociétés fournisseurs de gaz butane ont fermé les robinets. Avec plus de 7 milliards de F CFA d’impayés avec l’Etat dus à la subvention, ils disent ne plus être en mesure de continuer leur commerce dans ces conditions. N’étant que de commerçants de ce produit, qu’ils importent auprès des grossistes des pays voisins, les adhérents du groupement professionnel de gaz disent être à court d’argent pour faire face à leurs activités. Leurs doléances ne sont ni plus ni moins que de payer les arriérés de subvention ou les autoriser à importer et à vendre le gaz au prix du marché.

L’Etat, leur principal interlocuteur, fait la sourde oreille jusque-là. Les nombreux consommateurs de gaz pris en otage sont dans la spirale de la spéculation. Dans le même temps, les nombreuses associations de consommateurs dont regorge notre pays brillent par leur silence. Ascoma, Consoligue, Redecoma, Ligue des consommateurs du Mali, etc., aucune d’entre elles n’a levé le petit doigt ou même publié un simple communiqué à l’endroit de l’Etat ou des fournisseurs de gaz. Il ne s’agit pas de défendre les seuls Maliens. Avec la présence de la Minusma et d’autres organismes, le Mali accueille sur son sol des dizaines de milliers d’expatriés. Ceux-ci n’ont aucun moyen de cuisiner avec autres combustibles que le gaz butane. Ils sont à leur tour laissés à leur triste sort. Une insulte au « Diatiguiya » (hospitalité) dont la terre du Mali se glorifie.

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Il nous revient que ces associations de consommateurs ne vivent que pour elles-mêmes. Leur présence dans les conseils d’administration des grandes sociétés de la place en dit long sur leur motivation réelle. Quand il s’agit d’empocher des jetons de présence, elles sont les premières à pointer le nez. Les consommateurs qui sont leur raison d’être sont par contre leur dernier souci. Difficile d’être un pique assiette et vouloir agir en toute liberté.

Même dans d’autres circonstances de flambées des prix, de mauvaises qualités de certains produits de consommation courante et de qualité de services, les populations ne font que subir dans l’indifférence de ses défenseurs. Ces associations de défense des droits des consommateurs, de véritables prébendiers, n’existent que de nom.

Sinon sous d’autres cieux, eu égard à leur sérieux et leur rôle de lobbying, elles sont craintes par les pouvoirs publics, les producteurs de biens et services. Elles sont de véritables groupes de pression parce que tout simplement elles ont su se faire respecter.

Abdrahamane Dicko

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