En 1991, du 29 avril au 3 mai, quand des délégués africains comprenant des professionnels des médias et des militants se sont rencontrés à Windhoek, la capitale namibienne, très peu, parmi eux, auraient pu prédire, qu’une fois de plus, quelque chose qui façonnerait l’ordre mondial allait provenir d’Afrique. Cette année, le séminaire qui avait pour thème : « Promouvoir une presse africaine indépendante et pluraliste« , organisé par l’Unesco, s’est clôturé par la Déclaration de Windhoek, appelant à une presse plurielle et indépendante, à une époque où les médias africains étaient, pour la plupart, encore, contrôlés par l’État.

La Déclaration appelait les institutions publiques de radiodiffusion à plus de professionnalisme et d’indépendance vis-à-vis de l’Etat central. C’était une décision audacieuse qui répondait au défi de l’époque, aux défis de la fin de la guerre froide et des règles du parti unique, et à la marche du progrès démocratique dans le monde entier. La Déclaration de Windhoek, ce produit africain, n’est pas seulement devenue la référence utilisée par l’Assemblée générale des Nations Unies pour déclarer le 3 mai, date de son adoption, comme Journée internationale de la liberté de la presse célébrée dans le monde entier ; elle a été utilisée comme base pour organiser des séminaires régionaux similaires conduisant à des déclarations telles que la Déclaration d’Alma Ata pour l’Asie centrale, la Déclaration de Sanaa pour le Moyen-Orient et la Déclaration de Santiago pour l’Amérique latine et les Caraïbes. Toutes s’appuyant fortement sur la déclaration de Windhoek. A travers la Déclaration de Windhoek, les praticiens et militants des médias africains ont relevé le défi de l’époque et ont conduit et encouragé le reste du monde à le faire.

Au moment où nous commémorons cette date (3 mai), cette année, nous rendons un vibrant hommage à ces Africains visionnaires qui nous ont ouvert la voie. Nous leur rendons hommage, cette année, dans des conditions très particulières, au moment où l’humanité, toute entière, fait face à l’un des plus grands défis auxquels elle n’a, jamais, été confronté, dans son histoire récente ; la pandémie Covid-19 qui dévore les nations. Cette infection respiratoire qui se propage est, certes, un défi médical, mais ne pourrait être traitée, efficacement, sans les médias dont le rôle est très important dans la sensibilisation et l’information autour de la pandémie. Ce qui place les journalistes et autres professionnels des médias au premier plan de l’effort collectif visant à informer notre continent des causes, du traitement et d’autres facteurs entrant dans le cadre de la lutte contre la pandémie. C’est pour cette raison que lors de cette Journée mondiale de la liberté de la presse, le Forum des éditeurs africains (TAEF) est solidaire et rend un hommage particulier aux journalistes, animateurs et autres agents des médias qui travaillent, nuits et jours, sur ce dangereux sujet qu’est le COVID-19 .

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Le Forum des Editeurs Africains (TAEF) présente ses condoléances aux rédactions qui ont perdu des journalistes à cause de ce fléau à travers le monde et souhaite prompt rétablissement à ceux qui sont infectés et se battent pour survivre au Coronavirus.

Afin de contribuer à la sécurité des journalistes et autres agents des médias, TAEF travaille avec divers partenaires pour trouver et fournir des équipements de protection individuelle à travers toute l’Afrique, en particulier pour les petits médias qui ne peuvent pas s’approvisionner eux-mêmes.

TAEF est également préoccupé par l’impact dévastateur que Covid-19 a eu sur la vie et les économies à travers le continent, entraînant des pertes d’emplois, des réductions de salaire et la fermeture de certaines rédactions. La pandémie du Covid-19 continue d’infecter des millions de personnes à travers le monde. Elle tue aussi des milliers de personnes. TAEF reconnaît également que de nombreux médias ; à travers le continent, connaîtront des difficultés et exprime sa solidarité à ces confrères et consœurs. 

Les périodes de crise de l’ampleur du coronavirus nécessitent un leadership audacieux et visionnaire pour sauver des vies, des économies et des emplois. À cet égard, TAEF appelle les gouvernements et les grandes entreprises, y compris les rédactions, à travailler ensemble et à trouver des solutions pour conserver la pluralité des voix et des opinions dans les médias africains. Cela comprend, entre autres, la facilitation des publications d’éditions numériques à travers l’accès à internet à des coûts très abordables.

TAEF reconnaît également que la pandémie de Covid-19 a créé des défis, sans précédent, qui ont forcé les gouvernements, à travers l’Afrique, à mettre en œuvre des mesures spéciales qui ont un impact sur les libertés à travers le continent. Il s’agit notamment de la liberté de mouvement et de réunion.

TAEF demeure préoccupé par le fait que certains États africains ont utilisé l’épidémie de Covid-19 comme prétexte pour restreindre la liberté des médias. Le Forum des Editeurs Africains appelle, également, les gouvernements à plus de responsabilité et de transparence.

TAEF réitère son appel aux gouvernements à travers l’Afrique pour ce qui concerne le respect de toutes les libertés individuelles et collectives, particulièrement la liberté de presse et d’expression et exige que tous les journalistes emprisonnés dans le cadre de l’exercice de leur métier soient, immédiatement, libérés.

TAEF croit fermement que les Africains ont le droit d’accéder à une information fiable et vérifiable à travers des médias indépendants. En conséquence, TAEF travaille également avec certains de ses partenaires, dans le cadre de la création d’un portail continental où un contenu de haute qualité et vérifié, non limité à la pandémie, sera partagé par les médias africains à travers le continent.

Pour plus d’informations, veuillez contacter:

Jovial Rantao Président: Jovial.Rantao@gmail.com

Makan Kone Secrétaire général: makankone@yahoo.fr

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