A l’occasion du 3 mai, journée internationale de la Liberté de la presse, des Directeurs de publication et responsables des médias au Mali, ont décidé de signer un appel.

La communauté internationale célèbre ce 03 mai 2020, la journée internationale de la liberté de la presse sous le thème : « le journalisme sans crainte ni complaisance ». Ce thème interpelle en particulier la presse malienne et nous amène à nous interroger sur notre sacerdoce au service du Mali, sans crainte ni complaisance.

Selon le classement mondial de la liberté de la presse 2020 de Reporters sans frontières (RSF), le Mali se classe à la 108e place sur 180 pays.

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Certes, le Mali réalise un gain de 4 places comparativement à l’édition de 2019 où il a occupé la 112e. Ce classement est le meilleur de notre pays après 2013 où il s’était classé 99e sur 180 pays. A titre de rappel le Mali s’est classé successivement 122e en 2014, 118è en 2015, 122è en 2016, 116è en 2017, 115è en 2018 et 112è en 2019.

Ce classement reste un défi à notre gouvernance, à notre pays. Il ne doit pas non plus cacher les difficultés du moment et les enjeux. On doit, néanmoins s’interroger sur ce qui arrive au Mali, un pays qui, par un passé récent s’est plutôt bien illustré dans le classement mondial de RSF. Rappelez-vous qu’en 2002, le Mali était 43eme et 4eme africain après le Benin, l’Afrique du sud et la Namibie alors qu’en 2005, il passait 38ème mondial. La presse malienne dans son ensemble, est née dans un contexte de lutte démocratique : lutte pour l’indépendance, lutte pour plus de démocratie, lutte pour une bonne gouvernance, lutte pour une presse économiquement viable et à même d’être un vrai quatrième pouvoir, à même d’être à équidistance des pouvoirs d’argent et des pouvoirs politiques.

La disparition sans suite à ce jour, de notre confrère Birama Touré, reste une tache noire de notre démocratie.

Covid-19 a donné un visage nouveau à la terre. La pandémie, en plus de menacer les hommes, menace des institutions et des pratiques entrepreneuriales, dont, surtout la presse.

La presse Malienne (actrice du Mouvement démocratique) Mère et fille de la Démocratie et de la liberté d’expression continue de jouer sa mission et tenir toute sa place.

En dépit de toutes les difficultés, résiliente comme toujours, la presse malienne informe, sensibilise et mobilise pour une meilleure compréhension de la pandémie afin d’assurer le respect et l’application des mesures barrières de prévention entre autres.

Pourvu que l’Etat la comprenne, l’accompagne et l’assiste la presse malienne, à travers l’ensemble des médias, sera toujours debout pour jouer sa partition à bon escient.

La presse Malienne n’est pas au niveau où elle devrait être. L’entreprise de presse n’est pas valorisée. Aujourd’hui, le journaliste, dans l’exercice de sa profession, n’est ni respecté, ni valorisé, alors qu’en 2004, selon RSF, le Mali était parmi les quatre premiers pays d’Afrique qui respectent rigoureusement la liberté de presse.

Nous venons interpeller collectivement les décideurs. La presse respecte et mérite respect. Ce respect se mesure à l’aune de l’importance qu’on accorde aux journalistes, de la volonté de passer d’abord et en premier par elle pour informer les populations maliennes.

Au Mali, la presse est le premier secteur créateur d’emploi. Elle est devenue aujourd’hui formatrice par défaut des produits de l’école malienne. Elle ne demande que le soutien, que sa place, pour ne pas être banalisée, pour continuer à être indépendante.

Ont signé :

Sadou Abdoulaye Yattara, ancien président de la Maison de la presse

Chahana Takiou, président du GROUPE

Dramane Aliou Koné, Président de la Maison de la presse

Bassidiki Touré, Président de l’ASSEP

Fakara Faînké, président Unajom

Mariétou Konaté, Présidente APPEM

Bandioukou Danté, URTEL

Modibo Fofana, président Appel-MALI

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