Le coup d’État est la preuve manifeste de l’échec de la démocratie. Il intervient dans un contexte socio politique très tendu. C’est un paradoxe parce qu’ils sont devenus des remparts contre la dérive de l’État et des chefs d’Etats qui se croient tout permis.  Si dans les années 90 les auteurs de putsch avaient peur des sanctions, la donne a changé avec les nouvelles dynamiques économiques et d’influences des grandes nations. 

Cela semble être le nouveau scénario qui se dessine en Afrique de l’Ouest. Pourtant, ce phénomène a marqué les années 70 et 80 où l’Afrique était le théâtre de multiples coups d’Etat. La prise du pouvoir par les militaires était un fait récurrent dans beaucoup d’Etats africains jusqu’au début des années 90. Ce fut la période consécutive à la chute du mur de Berlin et celle de l’avènement de la démocratie et du multipartisme en Afrique. On dirait du déjà vécu. Quoi de plus anormal lorsque des militaires s’emparent du pays surtout après des décennies d’efforts de démocratisation. Il est à noter que lorsqu’on est mal élu ou élu avec un taux très faible, il serait difficile de gouverner, car il existe une rupture entre le dirigeant et les gens qu’il est censé diriger.

La perversion du processus électoral crée une défiance du peuple vis-à-vis de l’Etat et décrédibilise les institutions de la République. Au regard des rapports géostratégiques et des dynamiques économiques, les dirigeants deviennent des potentats. L’insouciance des États-Unis.  En clair, le fait de ne pas en tenir compte, le pragmatisme occidental en d’autres termes, si un Etat vous sanctionne, un autre Etat serait prêt à extraire les ressources à leur place, l’altruisme oriental avec l’Arabie Saoudite, le Qatar, l’Iran ou encore la présence de la Chine et de la Russie. Comme un retour à la guerre froide avec des puissances qui soutiennent, tirent les ficelles ou condamnent selon leurs intérêts.

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L’illégitimité des dirigeants

Ces États africains profitent d’un climat international de concurrence qui bafoue toutes les règles du droit et de la démocratie et n’ont plus peur de sanctions. Cet état de fait pourrait expliquer les coups d’Etats en Afrique. L’illégitimité des dirigeants met les institutions sous régionales, régionales et même la communauté internationale dans des situations de dilemme. Elles ont été impuissantes à trancher la question de troisième mandat en Côte d’ivoire et en Guinée Conakry malgré l’existence de la charte africaine de la démocratie et du protocole de la Cédéao sur la démocratie et la bonne gouvernance. 

Au lendemain de la mort du Président Idriss Deby Itno, la France a soutenu la prise de pouvoir par l’armée qui installe le général Mahamat Deby au pouvoir pour une transition de 18 mois avec la bénédiction de l’Union africaine. Cette situation a encouragé le vice-président de la Transition malienne de l’époque, le colonel Assimi Goïta qui est reconnu pour être proche de la Russie à évincer l’ancien Président de la Transition, le colonel Bah Ndaou pour prendre lui-même les rênes du pays. La Cédéao et l’Union Africaine étaient obligées d’être timides dans leurs condamnations. On ne saurait accepter des chefs d’Etat illégitimes et qui pervertissent les textes et condamner des coups d’Etat militaires. 

Ces institutions ont perdu la crédibilité de vouloir donner des leçons, vu qu’elles ont été incapables de condamner les questions de 3ème mandat contestées en Côte d’Ivoire et en Guinée Conakry. La Guinée Conakry rentre dans la danse avec la prise du pouvoir par le colonel Mamady Doumbouya légionnaire de l’armée française et commandant du Groupement des forces spéciales de l’armée guinéenne.

Tout ceci remet en cause les questions d’État de droit et de démocratie et compromet le développement des pays.

Bah Traoré 

(Stagiaire Timbuktu Institute)

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