Ils ont reçu, le 25 octobre 2018, des matériels de menuiserie métallique, de couture, de peinture, de commerce et 32 tricycles avec des documents administratifs pour démarrer une activité génératrice de revenus.

De retour à la maison depuis quelques mois, d’autres des années, après une aventure foireuse à l’étranger, 86 migrants maliens principalement venus de la Libye, de l’Algérie et d’un peu partout du continent, ont bénéficié des kits pour refaire leur vie. Majoritairement jeunes, on y compte aussi quelques vieux, même un septuagénaire, mais également des femmes. Ils ont reçu des matériels de menuiserie métallique, de couture, de peinture, de commerce et 32 tricycles avec des documents administratifs. Certains étaient des prisonniers libérés des prisons libyennes et d’autres récupérés du groupe Boko Haram. Au total, 64 projets dont 12 collectifs et 52 individuels ont été pris en charge par l’OIM pour une valeur de 82 millions de F CFA.

Ali Sangho, 74 ans, revenu du Nigeria après avoir été libéré des mains de Boko Haram, recevant des boissons pour démarrer son commerce.

Ali Sangho, 74 ans, revenu du Nigeria après avoir été libéré des mains de Boko Haram, a reçu un fonds de commerce pour démarrer ses activités. Père de trois filles, il a rejoint le Mali via la Libye il y a trois ans grâce à une mission conjointe OIM-ministère des Maliens de l’Extérieur et de l’Intégration africaine. Originaire de Goundam, dans la région de Tombouctou, M. Sangho avait rejoint le Nigeria il y a environ quarante ans. Il y travaillait comme pécheur au bord du Lac Tchad où il a été capturé par des éléments de la secte Boko Haram et travaillait comme esclave, avant de retrouver la liberté. 

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« Avec les boissons pour lancer mon dépôt, je pourrais vivre dignement et subvenir aux besoins de mes enfants. Ma femme a refusé de venir avec moi. Je dois vivre avec ça sur la conscience et le peu de temps qui me reste à vivre pourrait être jouissant si je parviens à bien gérer ce dépôt, gracieusement offert par l’OIM », se réjouit-il.

Comme M. Sangho, Fatoumata Touré, a vécu quinze ans en Libye. Partie en 2005 pour travailler comme aide-ménagère afin de soutenir ses parents, elle est revenue volontairement en 2017. Mariée là-bas à un malien, elle a eu quatre enfants qu’elle a pu amener au pays. Désœuvrée, elle vit présentement avec sa mère et s’occupe seule de sa petite famille. Elle a reçu deux motos tricycles dans le cadre du projet.

« Je retrouve le sourire. Après des mois de larmes, Dieu pense enfin à moi. Merci à l’OIM et aux autorités maliennes », s’exclame-t-elle avant de demander aux jeunes de rester au pays pour échapper aux affres de l’aventure.

A la remise des kits, le représentant du ministre des Maliens de l’extérieur et de l’Intégration africaine, Dr Broulaye Keita a félicité les bénéficiaires avant de les inviter à un bon usage des kits.  Le Chef de mission de l’OIM-Mali, Bakary Doumbia, a rappelé que cette initiative s’inscrit dans le cadre de l’Initiative conjointe UE-OIM pour la protection et la réintégration des migrants au Mali, financé par le Fond fiduciaire de l’Union européenne. Ce projet, dit-il, est mis en œuvre par le gouvernement malien et l’OIM. Il a pour objectif de contribuer au renforcement de la gouvernance des migrations et assurer la protection, le retour et la réintégration durable des migrants au Mali et vers les pays de la sous-région.

Il a ajouté que d’autres bénéficiaires sont sur le point de débuter leur formation. « Des contrats ont été établis dans les métiers de construction, confection et transport. Tous les migrants contactés par l’OIM et le gouvernement malien bénéficieront d’une réintégration », a-t-il annoncé.

Sory I. Konaté

30minutes.net

25 octobre 2018

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