Depuis bientôt un mois, les habitants de Farabougou ne connaissent pas de quiétude ; La cité est sous le blocus des djihadistes qui empêchent toute entrée et toute sortie. Mali Tribune a envoyé un reporter sur le terrain.

Les habitants sont obligés de rester dans le village, personne ne sort ni ne rentre du village, toutes les entrées et les sorties sont assiégées par des hommes lourdement armés.

Les raisons de ce blocus restent inconnues, pour le moment tout le monde a sa version des faits. Selon certaines sources, cette situation est consécutive à une opposition entre les chasseurs et les éleveurs qui perdure depuis un bon moment. Selon les mêmes sources, ce blocus résulte d’une série de faits qui ont commencé le 27 juillet dernier. Ce jour-là passé, une opposition éleveurs chasseurs a causé des morts dans les deux camps. Après les premières pertes, plusieurs tentatives de médiation ont été entreprises par le Sous-préfet de Chouala, les différents maires et les deux parties impliquées, mais ces négociations restent sans succès.

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« C’est dans l’après-midi du 9 octobre que la situation a empiré. Les chasseurs de quelques villages alentours qui se réunissaient pour aller en renfort au village de Farabougou, sont tombés dans un piège préparé par les terroristes »,explique une source. Pour d’autres, les terroristes sont appuyés par les éleveurs de la place. C’est depuis cet après-midi (dimanche dernier) que les habitants de Farabougou connaissent un véritable calvaire dans leur propre village coupé de tout contact extérieur.

Après les premières attaques, le Cescom de Diabaly a enregistré 9 blessés, plusieurs bétails ont été saisis par les auteurs de l’attaque. Des sources dans les villages environs font état d’au moins 6 personnes tuées et 9 enlevées à Farabougou, 4 autres ont été enlevées à Dogofry, un village à proximité. Dans la nuit du 17 au 18 octobre, les mêmes envahisseurs ont détruit un petit pont reliant Farabougou à Dogofry. 

Dans le village envahi, la famine aussi commence à gagner du terrain. « Deux enfants sont morts à cause de la faim. Nous manquons de vivres et nous partageons entre nous le peu qui nous reste », explique un jeune de Farabougou joint par téléphone depuis Niono. Il affirme que toutes leurs récoltes sont en train de se détériorer, « le village est entouré par les terroristes et personne n’ose se rendre dans son champs pour la récolte, par peur de ne pas prendre une balle. Les enfants sont nostalgiques des lieux de distraction et les vieux de leurs routines », explique-t-il avec une petite voix de désespoir, il ajoute que « nous sommes dans un stade où la survie est plus importante que le confort et les routines d’avant ».

Plus de frayeur dans la zone

Les attaques se multiplient dans le centre du Mali, précisément dans le cercle de Niono, région de Ségou. L’insécurité gagne de la place dans cette zone du pays, les attaques et les séquestrations sont de plus en plus fréquentes. C’est devenu une zone dans laquelle un berger n’ose plus s’aventurer dans la forêt avec ses troupeaux sans un fusil dans ses bras et les paysans abandonnent leurs récoltes dans les champs. Les quelques-uns qui prennent le risque d’aller aux champs sont soit armés soit très inquiets d’être victimes d’attaque.

« Les champs ne sont plus fréquentables, les récoltes sont abandonnées personne ne veut être face aux envahisseurs de Farabougou. Si on les rencontre, soit ils te font prisonniers ou ils t’exécutent sur place pour partir avec tout ce que tu as sur toi », explique un paysan de la localité.

Hamady Sow

(envoyé spécial)

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