Ils évoquent les pesanteurs sociales qui font encore des femmes maliennes des citoyens de seconde zone, malgré les discours lénifiants et démagogiques proclamés pour flatter leur égo.

 

Amadou Guindo (historien) :

« Nos coutumes exigent que la femme soit toujours derrière l’homme et non le contraire, c’est ce qui est même prescrit par la religion musulmane que nous pratiquons majoritairement au Mali. Normalement, une femme ne doit pas se présenter à une élection au Mali. Si j’avais les moyens, j’allais annuler la candidature de toutes celles qui se présentent chaque fois parce qu’elles n’ont même pas fini de s’occuper de leurs foyers à plus forte raison de la nation ».

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Abdoul-Raouf Abdou (enseignant du secondaire) :

« Si ce n’est pas ces derniers temps, la tradition malienne ne permettait pas à la femme d’apparaître ou même de prendre la parole en public à plus forte raison représenter les hommes. Cette idéologie traditionnelle prime toujours la modernité. C’est pourquoi malgré les nombreuses sensibilisations et les luttes pour l’égalité entre l’homme et la femme, il y a toujours une faible présence des femmes aux échéances électorales ».

 Christian Dondassé (fiscaliste) :

« Je crois qu’en dehors de la tradition, les hommes sont plus prêts financièrement que les femmes. Au Mali, nous avons moins de femmes d’affaires et moins de femmes qui occupent de hautes fonctions. Elles dispensent majoritairement leurs fortunes dans les sumus et autres luxes et ne songent même pas à leur propre ascension politique. Donc, elles ont de sérieux problèmes pour financer une campagne ».

 Maïmouna Mamadou Cissé (gestionnaire) :

« Les femmes sont surtout découragées parce que même celles qui se présentent n’arrivent pas aller loin, à obtenir un bon score. Le débat sur la candidature féminine reste surtout dominé par les habitudes coutumières du pays. Malgré les multiples réclamations des femmes, le quota de 30 % n’est pas respecté. Il y a aussi le côté financier. Au Mali, les femmes n’ont pas les mêmes moyens que les hommes ».

Propos recueillis par Abdoul M. Maïga

Le Focus du Lundi du 09 juillet 2018

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