Dans ce micro-trottoir, les avis sont divergents sur le maintien des uniformes dans les cérémonies. Si certains pensent que c’est une façon de consolider les liens, pour d’autres, il serait mieux d’y renoncer car il n’engendre que des conflits sociaux dans le voisinage voir même des rancunes.
Kadiatou Diarra (étudiante en communication) :
« Je suis d’avis que c’est devenu une source de problème. L’uniforme est devenu une exagération, il serait mieux que chacun porte la tenue qui lui convient pour éviter l’exclusion et les rancunes. Et que tout le monde se sente à sa place ».
Ramatoulaye Diakité (vieille dame) :
« A notre époque, on ne connaissait pas d’uniforme. Chacun témoignait sa joie par sa présence. On s’inquiétait beaucoup plus de l’éducation de nos enfants et de leur future vie au foyer que des futilités dont les femmes de maintenant se préoccupent. Aujourd’hui on voit toutes sortes de disputes vis-à-vis du refus de certains époux de céder au gaspillage et au m’as-tu-vu des épouses. L’uniforme ne fait que briser le peu de liens entre riches et pauvres ».
Aminata Sy (employée dans un restaurant) :
« Je pense que l’uniforme est un moyen de consolider les liens. A travers cette tenue, on remarque une harmonie. Le mauvais côté est que l’uniforme n’est plus signe de solidarité et d’union, mais de vanité. Et les groupes commencent à se former sur les lieux de cérémonie, les grandes dames d’une part et le reste de l’autre. Quand tu invites quelqu’un à ton mariage, il ne faut pas que celui-ci soit mis à l’écart. Quand j’étais au chômage, je ne partais pas aux mariages du fait de mon incapacité à m’offrir les uniformes ».
Adama Anfa Niaré (tailleur) :
« On coud plus d’uniformes que n’importe quelle tenue lors des mariages et maintenant les baptêmes. A l’approche du ramadan, les mariages sont nombreux et les concurrences pointent le bout du nez. Certaines veulent coudre la plus belle tenue alors qu’elles n’ont pas les moyens. Elles viennent nous voir avec leurs tenues et nous promettent de nous remettre notre argent après. Il vaudrait mieux que les femmes se contentent de ce qu’elles ont, elles ne pourront pas tout faire. Restez telles que vous êtes ».
Dossier réalisé par Oumou Fofana et Sira Diarra