Intervenant dans l’émission « Appel sur l’actualité » d’un média européen et dont le thème portait sur les récentes accusations d’Emmanuel Macron contre la Russie, lors de son dernier séjour au Cameroun, au Bénin et en Guinée Bissau, le PDG de West Wind SA et expert en développement rural, Mohamed Kagnassy considère que « l’On ne peut pas reprocher aux africains de recourir à d’autres solutions alternatives à la France… ».
« La déclaration du président français est un désaveu de la politique française en Afrique. Ce qui est à noter, ce n’est pas de regarder les effets des problèmes que nous vivons aujourd’hui, mais leurs causes » a déclaré Mohamed Kagnassy. Ajoutant que depuis un certain temps « la politique française à l’égard de l’Afrique est une politique peu compréhensible entre les actes menés sur le terrain et les propos du président Macron notamment au point de vue militaire et économique ». Mohamed Kagnassy part du constat que dans les domaines militaire et économique, deux volets essentiels « la France n’a pas les moyens de sa politique ». D’autant que « la France n’est pas une grande puissance mais plutôt une puissance moyenne ».
« Economiquement, il se trouve que la France, elle-même, a des soucis à faire face à ses propres préoccupations économiques au point de pouvoir influer positivement sur celles de ses partenaires africains » a-t-il fait observer. Précisant : « Les déclarations faites par le président Macron sont juste des déclarations formelles alors que dans l’acte, les Africains sont obligés d’aller vers des solutions alternatives à la France. Et l’on ne peut pas reprocher aux africains de faire ce choix » a-t-il déclaré.
S’agissant des intentions impérialistes affichées de Poutine pour l’Afrique, Mohamed Kagnassy a estimé « qu’il faut prendre de la hauteur » ajoutant qu’il y a un problème sécuritaire criard en Afrique. En clair pour l’expert en développement rural qui intervient dans plusieurs pays d’Afrique de l’ouest et du centre, les pays africains ne sont pas « sans reproche » dans les problèmes auxquels ils sont confrontés, notamment le Mali plongé dans une crise sécuritaire depuis plusieurs années. Toutefois, il a tenu à relever que « lorsqu’il y a une coalition internationale et qu’on est partenaire contre l’ennemi commun qu’est le terrorisme, le Malien était en droit d’attendre de la France qu’elle remplisse ses engagements. Le recours du Mali à la Russie fait suite à la déclaration de la France de quitter le territoire malien ». Un tel recours loin d’être condamnable est « légitime » selon Mohamed Kagnassy persuadé que « l’ennemi commun n’est pas la Russie mais le terrorisme ». H.C