Permettre à Madou Sidiki Diabaté de partager la scène avec ses enfants et faire découvrir son exceptionnelle expérience artistique aux mélomanes de toutes les cultures : étaient les motivations de l’Institut français du Mali (IFM, ex-Centre culturel français/CCF) en programmant le virtuose les 25 et 26 janvier 2019.

A Bamako-Coura, entre le Club Africa Espace (CAE) et l’Institut français du Mali (IFM), il y quelques pas que Madou Sidiki a fait franchir allègrement à ses fans, accompagnés par l’envoûtante mélodie de sa kora et la sublime voix de son épouse, Safi Diabaté.

En effet, à l’occasion de deux concerts inédits, le virtuose a déplacé la magie de cet instrument mythique du Club à l’IFM avec son Mandé Groove. Deux scènes incontournables de la vie artistique malienne. Mais, un autre décor, une autre ambiance introduite par la légendaire « Kaïra », interprétée par quatre héritiers rejoints sur le second titre par le virtuose et son fils Sidiki Diabaté. Une rencontre atypique, une sublime complicité entre les 71e et 72e générations des Diabaté, ces virtuoses qui se sont appropriés cet instrument mythique.

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« Je suis heureux et ému d’être accueilli sur scène aujourd’hui par mes enfants. Vous avez la chance d’avoir sur scène les 71e et 72e générations de joueurs de kora. C’est vous dire que, dans notre famille, nous ne jouons pas seulement cet instrument mythique, mais il nous appartient », a rappelé « Momo » (Madou Sidiki) au début du spectacle du 25 janvier 2019.

« Certes Toumani n’est pas là ce soir, mais il est de cœur avec nous. Tout ce que nous faisons, c’est avec la permission et les bénédictions du monstre sacré, ce maestro et maître incontesté », a précisé l’époux bien aimé de la nouvelle coqueluche de la scène musicale malienne, Safi Diabaté.

Un nouveau décor, un autre répertoire avec les sublimes voix des Safi Diabaté, Mohamed Sylla, Bintou Soumbounou et Djéli Moussa Diabaté. Des beautés vocales qui en rajoutent à la pureté, aux sensations et aux frissons de l’amour ; qui rehaussent l’éclat et la noblesse des hommages rendus à « Mariam » (hommage à la fille et homonyme de la mère du virtuose) et au regretté Bouba Sacko.

Un virtuose de la guitare dont le talent a longtemps été le socle de la réussite de nos cantatrices comme Kandia Kouyaté, Tata Bembo, Ami Koïta… ainsi que les regrettées Hawa Dramé, Fanta Demba n°1…

Sans compter ce doux duo acoustique Madou-Aboubacar Diabaté dit Badjan (guitare) qui a fait frissonner la salle. « C’est un mentor qui m’a accepté et qui m’a adopté comme si nous étions des frères de sang. Il m’a presque que tout appris et m’a tout donné », a témoigné Momo à propos de ce complice dans la vie et souvent sur scène.

Ces deux concerts inédits qui ont sans doute permis aux mélomanes de savourer la virtuosité d’un talentueux joueurs de kora introduit sur scène par ses héritiers (fils), notamment Sidiki Diabaté dont il est le mentor.

Rappelons que Madou Sidiki Diabaté fait partie de la 71e génération d’une des plus exceptionnelles familles de griots et virtuoses de la kora, instrument du griot par excellence. Dans la famille Diabaté, la kora est un don naturel. C’est pourquoi en l’écoutant on sent dans sa musique « la force de la tradition et une ingéniosité créative contemporaine ».

Ce qui ne surprend pas d’ailleurs, car Momo (fils Mariam Kouyaté, grande griotte malienne) est un digne héritier du regretté Sidiki Diabaté, célèbre musicien gambien immigré au Mali avant l’indépendance et qui enregistre en 1971 le premier album de kora solo de l’histoire de la musique…

Et un héritage qui a enrichi par son talent personnel et dont il œuvre à perpétuer en se mettant entièrement à la disposition de ses enfants pour permettre de prendre un jour le flambeau avec honneur et brio.

Moussa Bolly

Le Focus du 4 février 2019

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