Le premier album de Hadja Fanta Diabaté, connu sous le nom de la Reine du Rock Mandingue,  est enfin disponible. En la faveur d’une conférence de presse vendredi 1er février 2019, l’artiste a annoncé la sortie officielle de ce joyau, « Sabaly », qui sera à l’honneur dès le 8 février prochain à l’Institut français du Mali.

Hadja Fanta Diabaté, chanteuse et guitariste, auteure, compositrice et interprète, produite par son Label Danté Sound Production, a annoncé la sortie officielle de son album « Sabaly ». Le joyau est composé de dix morceaux notamment Kanu, I’m ready to sing now, Sabaly, Moundi-Mandé, Bollé Diallo, I Djollèn, Toubani, Siguidalà Lakana, Aw nin Tié et  Danger à Bamako ( Kabako).

Le choix du titre « Sabaly » n’est pas fortuit. Ce titre appelle à la modération, à la réflexion et sonne comme un conseil. « Sabaly » nous présente des sonorités musicales blues et rock aux tonalités mandingues. Les morceaux touchent aux problématiques actuelles, l’émancipation de la femme et les violences faites aux femmes dans « Toubani », l’assainissement et la conscience citoyenne dans « Siguida Lakanda », les accidents mortels de la circulation dans « Danger à Bamako, Kabako ». « Sabaly » prône la tolérance et le respect des valeurs. Avec « Aw Ni Tché », Hadja Fanta rappelle le rôle important des artistes dans la tradition orale et dans la culture malienne et africaine.

pub

« J’ai été adopté pendant toute ma vie. La première fois que j’ai rencontré mon père, il me disait “I mounyou“ soit patiente “I sabaly“ soit sage. Donc, je me suis dit que, c’était un bon conseil pour moi et les jeunes qui vivent la même situation que moi. C’est pourquoi, j’ai nommé mon album Sabaly », a expliqué Hadja Fanta Diabaté.

Sur les traces de grandes virtuoses de la musique malienne

Toujours accompagnée de sa guitare, avec sa coiffure reggae et habituellement en tenue traditionnelle mandingue, Fanta figure parmi les étoiles montantes de la musique malienne. Elle est née en Côte d’Ivoire le 26 juin 1989. Elle a grandi en Guinée-Conakry. Bien qu’issue d’une famille de griots, Hadja n’embrassera la musique que dans son adolescence lorsque sa mère, après 14 ans de séparation, l’accueille avec des chants. Un moment fort de son enfance qui la marquera toujours. “J’ai pleuré ce jour-là. C’est à partir de là que j’ai embrassé la musique”, se souvient-elle.

Fière d’avoir sillonné les trois pays (Mali, Cote d’Ivoire et la Guinée Conakry), Hadja est le fruit de la culture musicale du Manding. Tout est de l’art chez elle. Elle parle couramment plusieurs langues dont le mandingue, le bambara, le français et l’anglais. Guitariste autodidacte, dotée d’une voix singulière, elle travaillera d’abord avec des personnalités connues de la sphère musicale comme promotrice culturelle.

Mais sa passion de l’instrument et sa créativité prennent le dessus ! En 2016, après deux années de préparation intense, Hadja franchit enfin le pas vers une carrière solo.

Dès lors, elle trace son chemin et commence à composer ses morceaux. Elle se fait très vite remarquer grâce au timbre de sa voix et à une grande force scénique. Ses compositions lui valent vite le titre de « Reine du Rock Mandingue ».

En seulement deux ans, elle enchaîne les concerts à Bamako, se fait connaître dans la sous-région, mène des collaborations artistiques en Haïti, puis se produit en France. Deux années bien remplies, riches d’échanges et de création, pour un premier album plein d’énergie et de sagesse, « Sabaly ».

Déjà, elle nourrit de grandes ambitions pour sa carrière musicale. Soutenue par ses parents et certaines bonnes volontés, Fanta compte suivre les traces de Salif Kéita, Ali Farka Touré, Mangala Camara, Toumani Diabaté, Oumou Sangaré… Le choix de ces célébrités n’est pas fortuit, car elle estime qu’ils ont honoré le Mali sur la scène internationale en remportant des victoires prestigieuses partout où ils se sont affirmés.

“Je sais que c’est difficile de devenir artiste musicienne dans notre pays actuellement. Mais, quand on a l’amour de quelque chose, il faut le faire sans complaisance et le reste viendra. C’est Dieu qui contrôle tout. Il aide ceux qui ne baissent jamais le bras, et je figure parmi ces gens surtout avec cet album”, se défend-elle.

La-Dja, comme l’appellent affectueusement ses amis, est aussi douée dans le reggae, le jazz… Avant d’embrasser la musique, elle a joué au basket-ball avec le Centre de référence de Bamako (CRB) et le Centre Alkaya Touré (Cat). Du tout-terrain en somme.

Hamissa Konaté

30minutes.net

03 février 2019

pub

LAISSER UN COMMENTAIRE

Votre commentaires s'il vous plaît
Votre Nom s'il vous plaît