Pour subvenir à ses besoins et contribuer aux dépenses familiales, le jeune Ousmane Fofana s’adonne au métier de décoration de potier au quai de Mopti, communément appelé  « bateau daangan« , malgré son ambition de reprendre ses études.

Ousmane Fofana, issu d’une grande famille mopticienne, est un recalé de brevet de technicien niveau I (BT1). Après avoir tenté sa chance à trois reprises pour décrocher ce brevet, mais sans succès, le jeune de vingt-un ans s’adonne à des petits métiers pour joindre les deux bouts. 

Du haut de ses 1 m 70, Ousmane a, dans un premier temps, voulu être tailleur. Après quelques mois, il a décidé de changer de métier en tentant sa chance dans la décoration de poterie.  Depuis plus d’un an, il gagne sa vie dans ce métier.

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 » Je fais la décoration il y a plus d’un an. On parvient à gagner notre vie dans ce métier, malgré la morosité du marché. Notre gain dépend de la situation du marché. S’il n’y a pas beaucoup de clients, on peut gagner de 1 000 à 1 500 F CFA par jour. Mais les jours où il y a abondance de clients, nous pouvons gagner 2 500 voire même 5 000 F CFA par jour « , a expliqué Ousmane Fofana.

A travers ce métier de décoration, beaucoup de jeunes de Mopti parviennent à tirer leur épingle du jeu.  Sous un hangar où on a rencontré Ousmane Fofana, deux autres jeunes l’accompagnent dans la décoration des pots, mais chacun travaille pour son propre compte.  A main levée, ils font découvrir leur génie de dessinateur et de calligraphe sur les pots. Ils décorent des pots achetés par les clients avec des écritures telles que :  » Heureux ménage « , « Mme X ou Y  » à la demande du client, des fleurs ou de cœur et autres décorations.

Un secteur affecté par la crise

Les clients ne se bousculent plus autour des produits depuis le début de la crise sécuritaire qui frappe la région. « Avant la crise sécuritaire, les touristes venaient en nombre et ils achetaient beaucoup de pots, mais depuis que la crise a commencé, Mopti reçoit peu de touristes, et par conséquent, les décorateurs potiers aussi reçoivent peu de clients, comme dans beaucoup de secteurs de l’économie régionale « , a regretté le jeune décorateur. 

L’envie de reprendre les études

Bien que ce métier de décorateur potier permette à Ousmane de contribuer aux dépenses familiales et de subvenir à ses besoins, il n’a pourtant pas perdu l’espoir et l’envie de reprendre les études. « Si j’ai la possibilité de reprendre les études, je le ferai avec plaisir. Mais pour le moment, je fais ce métier pour joindre les deux bouts « , a laissé entendre M. Fofana avec optimisme. 

Youssouf Coulibaly

L’Indicateur du Renouveau du 16 janvier 2019

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